Tournée européenne de Xi : où va le dirigeant chinois et quels sont les objectifs de sa visite ? | Chine

Tournée européenne de Xi : où va le dirigeant chinois et quels sont les objectifs de sa visite ?  |  Chine

Le président chinois Xi Jinping a entamé une tournée dans trois pays d’Europe – sa première visite d’État sur le continent en cinq ans – à un moment où les relations sino-européennes sont mises à rude épreuve par les différends commerciaux et la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Où se rend Xi Jinping et qui rencontrera-t-il ?

La visite du dirigeant chinois débute lundi à Paris, où il rencontre le président français Emmanuel Macron pour une journée de discussions qui comprendra une réunion trilatérale avec la chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et un banquet d’État à le palais de l’Élysée le soir.

Mardi, Macron accompagnera Xi au col du Tourmalet, à 2 000 mètres d’altitude dans les Hautes-Pyrénées, une région où le président français a passé ses vacances d’enfance chez sa grand-mère, pour une journée de discussions moins formelles. Les deux hommes se sont rencontrés pour la dernière fois en avril 2023 lors d’une visite d’État de trois jours en Chine de Macron.

Mercredi, Xi se rendra à Belgrade pour des entretiens avec le président serbe, Aleksandar Vučić, et jeudi, il se rendra à Budapest où il rencontrera le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán. Les deux pays sont pro-russes et de grands bénéficiaires d’investissements chinois.

Quel est le but de sa visite ?

Officiellement, la visite de Xi à Paris marque les 60 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine : la France a été le premier pays occidental à reconnaître formellement la République populaire de Chine, le 27 janvier 1964.

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Sa visite à Belgrade coïncide avec le 25e anniversaire de l’attentat à la bombe contre l’ambassade de Chine en Serbie, lorsque trois personnes sont mortes après qu’une frappe américaine a accidentellement touché l’enceinte lors de la campagne aérienne de l’OTAN contre les forces serbes occupant le Kosovo.

Les analystes ont déclaré que lors de ses rencontres avec Macron et von der Leyen, en dehors des cérémonies, Xi visera principalement à faire pression contre les enquêtes anti-subventions de l’UE, en particulier sur les véhicules électriques, et à stabiliser les relations diplomatiques.

En Serbie, où la Chine est la plus grande source d’investissements étrangers, il espère mettre en avant le programme anti-américain et anti-OTAN de Pékin – une des raisons pour lesquelles la Chine a maintenu son soutien à la Russie depuis son invasion de l’Ukraine.

En Hongrie, Xi soulignera les liens économiques et diplomatiques étroits entre les deux pays, notamment en matière de coopération en matière de sécurité, et discutera des progrès réalisés dans le cadre de l’initiative chinoise de la Ceinture et de la Route, qui comprend une liaison ferroviaire à grande vitesse Budapest-Belgrade.

La Hongrie, un fervent partisan de la Chine qui a bloqué certaines motions de l’UE critiquant Pékin sur les droits de l’homme, possède la plus grande base de Huawei en dehors de la Chine et accueillera bientôt la première usine européenne du constructeur automobile BYD.

Quels seront les grands dossiers sur la table ?

Cette visite est éclipsée par les inquiétudes de l’UE concernant le soutien de la Chine à la Russie, deux ans après le début de la guerre contre l’Ukraine, et les inquiétudes de Pékin concernant le programme de sécurité économique du bloc, notamment la menace de droits de douane élevés sur les importations chinoises.

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Macron et von der Leyen appelleront la Chine à cesser d’exporter vers la Russie des technologies « à double usage » et d’autres technologies contribuant à l’effort de guerre de Moscou. Pékin prétend être neutre dans le conflit, mais le commerce sino-russe a contribué à compenser les sanctions occidentales contre Moscou.

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Pékin, pour sa part, vise à parer à la menace de droits de douane européens sur les véhicules électriques chinois après une enquête de l’UE sur le soutien de l’État à l’industrie en Chine. Des études estiment que les subventions de la Chine sont trois à neuf fois supérieures à celles des autres grandes économies.

Des groupes de défense des droits de l’homme ont déclaré que les problèmes du Tibet et du Xinjiang, où l’ONU a déclaré que la Chine pourrait avoir commis des crimes contre l’humanité en plaçant jusqu’à un million de musulmans ouïghours dans des camps de rééducation, devaient être soulevés.

Quel est le résultat probable ?

La plupart des analystes doutent que l’UE et ses messages sur le conflit commercial imminent et le soutien chinois à la Russie concernant l’Ukraine puissent faire de grands progrès avec Xi, dont la visite semble conçue pour exploiter les divergences internes du bloc.

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L’économie chinoise est confrontée à certaines difficultés et les États-Unis sont de plus en plus réticents à s’ouvrir aux entreprises chinoises, ce qui signifie que l’UE pourrait avoir un certain poids, mais ses 27 membres ne sont pas pleinement alignés sur la politique chinoise, ce qui mine leur influence.

Macron souhaite une position européenne plus agressive en matière de subventions et a averti que le bloc risquait de prendre du retard sans une telle position, mais d’autres dirigeants, comme le chancelier allemand Olaf Scholz, soulignent l’importance du marché chinois pour leurs propres exportateurs.

Dans l’ensemble, a déclaré Janka Oertel, du Conseil européen des relations étrangères, la visite de Xi à Paris est « peu susceptible d’avoir un impact significatif sur le comportement chinois ». Et Shen Dingli, un analyste basé à Shanghai, a déclaré que les escales à Belgrade et à Budapest faisaient partie des efforts de la Chine visant à approfondir les divisions à l’ouest.

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