Célébrer Pâques en Mongolie : la joie modeste d’un peuple

Célébrer Pâques en Mongolie : la joie modeste d’un peuple

Le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator, partage les rituels et les traditions de la petite communauté catholique de Mongolie, affirmant qu’ils se réunissent lors du Triduum pour partager modestement leur joie chrétienne.

Par le Cardinal Giorgio Marengo

La Semaine Sainte est vécue en Mongolie comme un moment vraiment fort, spécial et unique. Depuis au moins deux ans, les catéchumènes adultes préparent ce moment, passage fondamental de leur vie.

Les accompagner dans ce voyage nous aide, nous missionnaires, à revivre l’émerveillement et la radicalité de ce mystère.

En ce sens, être ici avec ces frères et sœurs qui souhaitent accueillir librement dans leur vie la mort et la résurrection du Christ nous encourage à faire nôtre la célébration et à la vivre avec intensité et conscience renouvelée.


Célébrations de Pâques en Mongolie

Le Dimanche de la Passion voit nos communautés agiter de fines branches de conifères (les palmiers et les oliviers sont trop loin), se remettant tout juste du long hiver.

Les modestes processions, toujours organisées uniquement dans les espaces reconnus par les autorités, sont souvent fouettées par des vents froids et poussiéreux.

Ici, le printemps est la saison la plus difficile, avec des changements brusques de température, des troupeaux affaiblis et des personnes mises à rude épreuve. Le mystère de notre régénération se produit au moment le plus critique du cycle naturel, presque comme si Notre Seigneur choisissait cette saison pour atteindre le point le plus bas de notre pauvre humanité.

La célébration de la messe chrismale avancée à mardi représente un rendez-vous important pour les prêtres qui viennent aussi des postes les plus éloignés.

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Ils renouvellent leurs promesses sacerdotales dans une cathédrale avec quelques fidèles et plusieurs religieuses. Ensuite, nous faisons une pause pour une brève réflexion sur le mystère de l’ordination sacerdotale et partageons joyeusement le déjeuner.

Le retour dans les paroisses doit se faire à des horaires restreints pour éviter les risques de routes encore verglacées.

Célébrations de Pâques en Mongolie

Célébrations de Pâques en Mongolie

Chaque paroisse vit le Saint Triduum en préparant soigneusement les liturgies et en accueillant l’évêque, qui s’efforce d’être présent au moins dans les communautés de la capitale.

Vient ensuite la nuit sainte. Le feu crépite à l’intérieur de l’autel traditionnel, symbole de la famille. Tout autour, la circulation encombrée et les lumières vacillantes de la ville, la plupart ignorant ce qui se passe.

La cathédrale, en forme de ger (tente mongole), est enveloppée d’une obscurité qui s’éclaircit à l’entrée de la procession du cierge pascal et des cierges des fidèles.

L’Exsultet est chanté en mongol ; avec ses images poétiques, il rappelle les compositions lyriques de la tradition locale.

Peu de temps après, les catéchumènes s’approcheront des fonts baptismaux et revêtiront le blanc de la vie nouvelle ; certains arrivent dans le deel (robe traditionnelle) confectionnée spécialement pour l’occasion. Ils partagent quelques larmes d’émotion, beaucoup de sang-froid et beaucoup de joie, même sans grandes manifestations extérieures.

Célébrations de Pâques en Mongolie

Célébrations de Pâques en Mongolie

Ainsi vécues, les jours saints de Pâques sont une véritable bénédiction, même pour ceux qui ont marché plus longtemps dans la foi. Tout contribue à retrouver la fraîcheur de la foi.

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Le lundi de Pâques, nous, missionnaires, nous réunissons à Khandgait, dans les bois juste à l’extérieur d’Oulan-Bator, où la préfecture apostolique possède une maison de spiritualité. Nous célébrons dans une petite chapelle en bois, chauffée la veille pour l’occasion.

Dans nos oreilles et dans nos cœurs se trouve la question de Jésus après avoir lavé les pieds de ses disciples : « Comprenez-vous ce que j’ai fait pour vous ? (cf. Jn 13, 12).

Nous ne le comprendrons jamais complètement, mais les jours de Pâques nous aident précisément en cela : revenir toujours à nouveau à la dimension printanière de notre foi. Et de raviver ce feu qui brûlait dans la poitrine des disciples d’Emmaüs, désormais prêts à avancer avec joie vers le monde, dans l’attente de l’annonce qui a changé l’histoire.

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