Ces semaines ont été mouvementées pour l’artiste visuelle Veronika Pot. Avec le soutien de son épouse Nele, elle met la touche finale à sa prochaine exposition personnelle « Are you There ». Cette agitation et ce chaos la caractérisent : « Je me vois comme un collage. »
Un parallèle évident avec son travail, dans lequel Pot compose continuellement de nouvelles images à travers diverses impressions analogiques et ajustements de ces photos. Ce processus est sujet à l’échec, dit-elle en riant : « Comme tout le reste dans la vie, et ce n’est pas grave. »
Un pont vers le passé
Le nom de son exposition catapulte Veronika vers sa jeunesse et le lien avec son grand-père. Après la mort de sa grand-mère, il est venu vivre quelque temps à Heist-op-den-Berg. « Je le surprenais souvent furtivement dans sa chambre alors qu’il regardait silencieusement par la fenêtre, fumant sa pipe… Lorsqu’au bout d’un moment il entendait des trébuchements ou des traînements, il se levait et commençait à regarder autour de la pièce en murmurant : « Vroni, es-tu là ? »
Il a appris l’anglais dans un hôpital de Londres, où il s’est remis de ses blessures de soldat pendant la Première Guerre mondiale. Là, il rencontra une infirmière galloise avec qui il se maria et eut des enfants. En 1936, la famille rentre en Belgique. Durant la Seconde Guerre mondiale, son grand-père, son oncle et sa mère se retrouvent à la caserne Dossin comme résistants. Les années de guerre marqueront à jamais la famille : son oncle est envoyé en train dans des camps à la frontière polonaise et y meurt.
Écoutez la conversation sur le retour à la maison dans la chambre noire, la nécessité d’un « travail d’argent » et un perroquet avec une préférence pour Maria Callas dans le podcast « Touché ».
