Le Canada demandera à nouveau des visas aux Mexicains en raison de l’augmentation des demandes d’asile

Le Canada demandera à nouveau des visas aux Mexicains en raison de l’augmentation des demandes d’asile

Le Canada demandera à nouveau des visas aux citoyens mexicains. Cela a été confirmé jeudi par le gouvernement de ce pays dans un communiqué. L’information avait déjà été révélée la veille par la télévision publique canadienne (CBC), qui citait de hauts responsables, qui justifiaient la mesure compte tenu de l’augmentation des demandes d’asile ces derniers mois. Le gouvernement de Justin Trudeau envisage un système partiel, dans lequel les visiteurs mexicains qui possèdent déjà un visa pour les États-Unis seraient exemptés de cette exigence, ont confirmé à EL PAÍS des sources proches du dossier.

« À compter du 29 février 2024, à 23 h 30 (heure de l’Est), les citoyens mexicains qui possèdent un visa américain non-immigrant valide ou qui ont eu un visa canadien au cours des 10 dernières années et qui voyagent par avion avec un passeport mexicain pourront demander une autorisation de voyage électronique », déclare le gouvernement du Canada dans une lettre dans laquelle il justifie la mesure par l’argument de soutenir les voyages et les connexions entre les deux pays, et de préserver l’intégrité de son système d’immigration.

Le processus de demande pour les citoyens mexicains cherchant un permis de travail ou d’études ne changera pas. Ceux qui souhaitent travailler au Canada continueront d’avoir accès à un grand nombre de parcours d’emploi existants, notamment le Programme des travailleurs étrangers temporaires et le Programme de mobilité internationale. Ceux qui disposent déjà d’un visa pour les États-Unis n’auront qu’à traiter l’autorisation électronique de voyage (ETA), le permis d’entrée pour les visites de courte durée et les voyages touristiques ou d’affaires. L’ETA est une exigence pour toute personne entrant dans ce pays, elle coûte sept dollars canadiens (120 pesos mexicains) et est valable cinq ans après sa délivrance. Selon des sources gouvernementales, quatre voyageurs mexicains sur dix seraient concernés par cette nouvelle exigence.

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L’imposition du visa répond aux pressions internes dues à l’arrivée de demandeurs d’asile qui arrivent en tant que touristes dans les aéroports canadiens : « Cela répond à une augmentation des demandes d’asile faites par des citoyens mexicains qui sont rejetées, retirées ou abandonnées. “C’est une étape importante pour préserver la mobilité de centaines de milliers de citoyens mexicains et, en même temps, garantir la solide gestion de nos systèmes d’immigration et d’asile”, ont-ils rapporté ce jeudi. En janvier, le premier ministre du Québec, François Legault, a envoyé une lettre à Trudeau lui demandant de prendre des mesures face à l’augmentation des demandes. «La possibilité d’entrer au Canada depuis le Mexique sans visa explique certainement une partie de l’afflux de demandeurs d’asile», a déclaré Legault.

Plus de 25 000 Mexicains ont demandé l’asile l’année dernière, selon les chiffres officiels. Moins de 3 000 pétitions ont été approuvées, environ 2 500 ont été rejetées et 28 000 autres sont toujours en attente et n’ont pas encore été placées dans le système de placement familial du Canada. En 2022, il y a eu moins de 7 500 demandes émanant de Mexicains, soit environ un quart de celles demandées un an plus tard.

Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a menacé mercredi de s’absenter du Sommet des dirigeants nord-américains en avril prochain, sur fond de nouvelles tensions diplomatiques avec les gouvernements des États-Unis et du Canada. “S’il n’y a pas de traitement respectueux, je ne participerai pas”, a conclu le président lors de sa conférence de presse quotidienne. La rencontre diplomatique avec Justin Trudeau et Joe Biden devrait avoir lieu précisément à Québec.

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« Nous avons agi généreusement avec eux auprès du gouvernement du premier ministre Trudeau, mais ils étaient déjà sur le point d’appliquer des mesures unilatérales », a déclaré López Obrador, à propos des frictions en matière d’immigration avec le Canada. Le président mexicain avait déjà annoncé la semaine dernière que Trudeau avait mis la question de l’immigration sur la table depuis la fin de l’année dernière et que les deux gouvernements cherchaient une solution négociée. “Il y a eu plusieurs réunions et nous prenons déjà des mesures et un accord est recherché avec le Canada”, a déclaré le président. “Il y a une augmentation des demandes d’asile et il faut voir si ce sont vraiment des personnes qui en ont besoin ou si c’est un moyen d’entrer au Canada”, a-t-il ajouté. La nouvelle imposition des visas suscite cependant une certaine surprise et après presque huit ans sans qu’une mesure similaire n’ait été adoptée.

Reste à savoir si le Mexique, troisième partenaire commercial du Canada, appliquera des mesures réciproques. En 2016, le gouvernement Trudeau a assoupli les exigences imposées par son prédécesseur, le conservateur Stephen Harper, qui avait rétabli les visas pour les visiteurs mexicains en 2009. L’argument d’alors était le même qu’aujourd’hui : l’augmentation des demandes d’asile et le recours aux ressources pour gérer les demandes.

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