Le musée de ceux qui n’existent plus parce qu’ils ont oublié

François Legault nous dotera d’un musée national qui racontera notre épopée depuis Samuel de Champlain… et aussitôt des intellectuels s’insurgent en brandissant leur catéchisme multiculturaliste!

Ce musée de Legault sera-t-il nationaliste ou nationaleux ou aucun des deux?

Les Irlandais ont Epic, leur fameux musée de l’émigration, incontournable à Dublin.

Les Israéliens ont Yad Vashem, qui rappelle l’atroce épreuve de la Shoah, probablement l’expérience muséale la plus triste du monde.

Mais Israël s’est âprement battu pour exister. Même chose pour l’Irlande. Le Québec n’est pas dans ce cas. Et on peut se poser la question: une nation qui peine à faire reconnaître sa légitimité est-elle capable de se doter d’un musée national?

• Écoutez la rencontre Gilles Proulx et Richard Martineau via VIEUX :

Excellente idée

Commencer l’histoire du Québec par son trait d’union originel, Samuel de Champlain, est une bonne idée. Jacques Cartier n’a fait que passer. Champlain, lui, est resté. Il a aussi tissé des liens avec les nations autochtones qui ont abouti cent ans plus tard, avec la Grande Paix de Callières signée à Montréal, à une incroyable alliance de 41 nations de partout en Amérique du Nord… contre les Anglais (et leurs alliés iroquois).

Qui s’en souvient? Ça devrait être une connaissance de base!

Passionnante histoire

Parce que les nations autochtones se livraient constamment à des guerres, Samuel de Champlain a été accueilli à bras ouverts à une condition: il devait se battre aux côtés de ses nouveaux amis contre leurs ennemis jurés, les Iroquois… bataille qui a eu lieu au sud du lac qui porte aujourd’hui le nom de notre fameux Champlain.

• Écoutez la rencontre Gilles Proulx et Richard Martineau via VIEUX :

Ce musée de François Legault osera-t-il le rappeler? Ce serait aussi l’occasion de mettre fin à la fourberie du mythe du «territoire non cédé» que serait Montréal, cette baliverne anti-Québec.

Un vrai musée national québécois passionnerait des foules de visiteurs curieux, autant les Québécois que les nouveaux arrivants. La preuve: mes livres Nouvelle-France: ce qu’on aurait dû vous enseigner et La mémoire qu’on vous a volée se sont bien vendus, justement, parce que les gens en ont assez de l’amnésie.