Lettres à l’éditeur : juin 2024

Lettres à l’éditeur : juin 2024

Marcher à pied

Dans « How Connie Walker Got Us Listening » (mars/avril), Michelle Cyca donne un récit convaincant du parcours de Walker à travers les licenciements dans l’industrie des séries en dépit de l’excellence du podcasteur en tant que journaliste. Walker a non seulement fait écouter le public de toute l’Amérique du Nord, mais nous a rapproché de ce que signifie affronter les vérités du colonialisme, du génocide et des impacts continus des pensionnats indiens. Ayant débuté comme journaliste à CBC avant Walker et Duncan McCue, je peux témoigner du peu de journalistes autochtones au sein de l’organisation. Je peux également témoigner de la façon dont CBC a résisté à raconter des histoires autochtones avec la profondeur et l’ampleur des enquêtes qui, selon Walker, sont non seulement possibles mais vitales. Ce n’est pas très ironique, quand j’ai quitté CBC, ils m’ont demandé si je connaissais d’autres journalistes autochtones, et je leur ai donné le nom et le numéro de McCue. Il y a maintenant plus de journalistes autochtones dans l’industrie que lorsque j’étais à CBC, et comme Walker, bon nombre d’entre eux attendent l’occasion de faire du journalisme transformateur. Espérons que les agences de presse les soutiendront et disposeront de journalistes innovants comme Walker pour aider la prochaine génération à ouvrir de nouvelles voies.

Candice Callison
Vancouver, Colombie-Britannique / Territoires de Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh

Commerce déloyal

« Labour in the Shadows » de Marcello Di Cintio (mars/avril) enquête sur les abus liés au travail subis par ceux qui sont venus au Canada en tant que travailleurs étrangers temporaires. Cette précarité est entièrement induite par la politique, résultant de la combinaison de politiques migratoires répressives n’accordant aucun statut juridique ou très précaire et de l’absence d’application du droit du travail à l’égard des migrants. Les gouvernements doivent appliquer le droit du travail de manière égale à tous les travailleurs et réprimer efficacement les employeurs qui les exploitent. Ils doivent également offrir un statut juridique beaucoup moins précaire aux migrants en élargissant les programmes de visa de travail à tous les niveaux de salaire, en abolissant les programmes à employeur unique et en fournissant des visas de travail ouverts menant éventuellement à la résidence permanente. Réprimer les employeurs est politiquement difficile pour les autorités. Premièrement, les employeurs sont souvent des électeurs et constituent des groupes de pression efficaces, tandis que les migrants en situation de précarité ne peuvent pas voter et peuvent craindre des représailles s’ils manifestent. Deuxièmement, donner plus de pouvoir aux travailleurs migrants dans ces secteurs pourrait conduire à la syndicalisation et à une augmentation du prix des biens et services, dans la mesure où les employeurs devraient augmenter considérablement les salaires et offrir de meilleures conditions de travail pour attirer les travailleurs sur les marchés du travail « normaux ». Quarante années de « travail bon marché » sous forme de subventions cachées ne peuvent donc pas être effacées du jour au lendemain. Les gouvernements devront soutenir ces secteurs économiques dans une transition longue et douloureuse vers des marchés du travail de plus en plus sains, dans lesquels tous les travailleurs peuvent travailler dans des conditions de travail justes et égales.

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François Crépeau
Montréal, Québec

Garder les médecins à l’écart

En tant que médecin de famille britanno-colombien victime d’épuisement professionnel, j’ai beaucoup apprécié les réflexions de Samia Madwar sur l’épuisement des médecins dans « Family Doctors’ Burnout Is about More than Their Workload » (lemorse.ca), qui résume la propension des médecins à compartimenter et à minimiser notre propre bien-être. Cependant, il est impératif de parler d’un autre problème : la violence au travail et le traumatisme qu’elle inflige. SWITCH BC, une organisation qui milite pour le bien-être des professionnels de la santé, rapporte des statistiques stupéfiantes sur la violence contre les travailleurs de la santé. Et si les hôpitaux bénéficient d’une sécurité, les cabinets de médecins de famille ne l’ont pas. La violence va du harcèlement sexuel aux menaces physiques. J’ai personnellement été confronté à toutes les catégories de violences au travail, du harcèlement sexuel « léger » aux violences physiques (je choisis donc d’écrire cette lettre sous un pseudonyme*), et cela a été un facteur important dans ma décision d’arrêter la médecine.

Cécilia Smith*
Victoria, Colombie-Britannique

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2024-05-24 10:30:26

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