Luboš Palata : Les Polonais ne célèbrent pas le 8 mai 1945, pour eux c’est juste une occupation parmi d’autres. Mais nous continuons à le célébrer

Luboš Palata : Les Polonais ne célèbrent pas le 8 mai 1945, pour eux c’est juste une occupation parmi d’autres.  Mais nous continuons à le célébrer

Car pour les Polonais démocrates et conscients de leur conscience nationale, même si l’occupation nazie a pris fin le 8 mai, une nouvelle occupation soviétique a commencé.

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Les troupes soviétiques étaient stationnées en Pologne, qui n’a quitté le pays qu’au début des années 1990. La Pologne a également été déplacée de plusieurs centaines de kilomètres vers l’ouest sur décision du Kremlin.

La partie orientale de la Pologne de l’entre-deux-guerres fut annexée à l’Union soviétique, presque exactement comme le stipulait un amendement secret au pacte Berlin-Moscou d’août 1939 divisant la Pologne entre nazis allemands et communistes soviétiques.

La compensation versée par la Pologne aux dépens de l’Allemagne vaincue était loin d’être de 1 : 1, même s’il est vrai que la Pologne d’après-guerre a gagné des centaines de kilomètres de côtes et la partie orientale de l’Allemagne développée, bien que détruite, à la fin de la guerre.

Le totalitarisme communiste, un moindre mal ?

Mais dans le même temps, les Soviétiques assuraient pour ainsi dire les Polonais, car la République fédérale d’Allemagne ne voulait pas accepter la nouvelle frontière sur l’Oder et la Neuse pendant des décennies. Elle ne l’a reconnu définitivement que dans le cadre des accords sur l’unification de l’Allemagne.

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Pour une grande partie des Polonais, l’occupation soviétique d’après-guerre n’a pris fin qu’avec le départ des troupes soviétiques au début des années 1990. Ce n’est qu’en 1990 que le gouvernement polonais en exil à Londres mit fin à ses activités.

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A l’occasion de l’anniversaire du 8 mai 1945, on peut donc se demander si la République tchèque devrait également suivre l’exemple polonais. Pourtant, malgré quelques similitudes dans nos destins, cela ne serait pas déplacé.

Bien que la Tchécoslovaquie ait perdu l’Ukraine de Transcarpatie, en violation des traités avec Moscou, elle a été pour ainsi dire compensée par le soutien soviétique au projet d’expulsion des Allemands des Sudètes.

L’armée soviétique, avec l’armée américaine, quitta la Tchécoslovaquie à l’automne 1945. Elle n’y revint qu’en août 1968. Les élections tchécoslovaques de 1946 furent les plus libres de toute l’Europe libérée par les Soviétiques. Les Tchèques, cependant, étaient la seule nation en Europe à choisir librement les communistes parmi plusieurs autres options.




Palais Lubos

Malgré la longueur et l’énormité des crimes, le totalitarisme communiste et l’occupation soviétique ultérieure ont eu des conséquences moindres que l’occupation nazie précédente et la guerre provoquée par Berlin.

Le 8 mai 1945 constitue donc, malgré tous ses « mais », un tournant positif dans l’histoire tchèque. Et en tant que tel, il mérite d’être célébré. C’est pourquoi nous continuons à célébrer le 8 mai. Malgré la Russie de Poutine.

L’auteur est commentateur au Quotidien

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