Qu’est-ce qui peut bien réunir un malchanceux atavique, enfin, tel qu’Auguste se voit, une agente immobilière aux talons hauts dont la fille, Marguerite, préfère qu’on l’appelle Bob, le chauffeur malhonnête d’un baron insupportable – qui fait songer à celui de Laszlo Krasznahorkai –, la petite Zélie, dont la mère est si malheureuse, ou encore Jo, qui a si peu confiance en elle ? Une écrivaine malicieuse qui sait coudre au petit point toutes ces vies décentrées. Véronique Ovaldé n’a pas son pareil pour conter, sans se cacher, les désarrois des humains en tout genre.
Tous les mercredis à 16h
Recevez l’actualité culturelle de la semaine à ne pas manquer ainsi que les Enquêtes, décryptages, portraits, tendances…
Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l’adresse email :
Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.
Auguste se fait avoir par Eva, qui lui vend un appartement bruyant dont ce passionné du son voulait faire son studio, ce qui fait deux malheureux, car Eva n’est pas mauvaise femme, mais elle a besoin d’argent… On la retrouve ici et là dans les histoires, reliées avec art, de ce recueil de nouvelles dont les enfants sont sans doute les plus touchants héros.
Adolescence pourrie
La jeune Bob, qui, ayant grandi dans un foyer pour le moins intranquille, trouve enfin sa vocation dans la cuisine, et Pablo, un compagnon d’enfance mal choyée, ce n’est rien de le dire, ou encore la petite Jo, fascinée par la belle Lili et prête à tout pour sauver cette amitié, même à gâcher sa vie, jusqu’à sa rencontre avec… Eva, tiens, la revoilà.
À LIRE AUSSI L’écrivaine Tiffany McDaniel, côté sauvageEt bientôt, Jo en finit avec cette adolescence pourrie : « Sa grande colère et son grand chagrin s’effilochèrent pour ne devenir que les vagues cumulus d’un ciel de traîne. » Si La Montée des eauxoù l’on sent jusqu’à quel point la souffrance de la femme se reporte sur sa progéniture innocente et meurtrie, fait verser aussi une larme au lecteur, toutes ces histoires ne jouent pas cette tonalité. L’autrice s’accorde également à porter un regard amusé et tendre sur les ratés de nos destins, comme si, derrière ce titre, on allait malgré tout, et grâce à ses mots, lever un verre « à nos vies imparfaites », justement…
« À nos vies imparfaites »de Véronique Ovaldé, Flammarion, avril 2024, 160 pages, 19 euros.