Interdire les aliments ultra-transformés n’est pas une question d’État nounou. C’est du bon sens | Simon Jenkins

Interdire les aliments ultra-transformés n’est pas une question d’État nounou.  C’est du bon sens |  Simon Jenkins

jen avril 1994, les PDG des sept plus grandes compagnies de tabac des États-Unis ont prêté serment devant un comité sénatorial que la nicotine était «pas addictif”. À l’époque, on estimait que 3 000 enfants américains étaient incités par lesdites entreprises à commencer à fumer chaque jour.

Lundi dernier, l’émission Panorama de la BBC a failli répéter cette scène avec Les fabricants de produits alimentaires britanniques. Les produits en cause sont des aliments ultra-transformés (UPF). Le déni par leurs fabricants des dommages que ces produits peuvent causer est aussi catégorique que l’étaient autrefois ces dirigeants du tabac, et les conséquences pourraient être tout aussi mortelles.

Comme le montant de UPF nous mangeons augmente, les taux de cancer et diabète. Truffés d’additifs entassés en petits caractères sur les côtés des emballages, ces aliments constituent 57% de l’apport énergétique des Britanniques. C’est le le plus élevé d’Europe, contre 14 % en France et 13 % en Italie. Le surpoids ou l’obésité affecte 63% des adultes en Angleterre, parmi les pourcentages les plus élevés d’Europe. Il semble maintenant y avoir des preuves irréfutables qu’un tel régime accroît non seulement le risque de diabète et de cancer, mais maladies cardiovasculaires et démence.

J’ai devant moi quatre livres sur le sujet, tous récemment publiés et, me dit-on, largement lus. Ce sont Ravenous de Henry Dimbleby, Ultra-Processed People de Chris van Tulleken, Food for Life de Tim Spector et Unprocesssed de Kimberley Wilson. Tous disent sans équivoque la même chose à propos de l’UPF. L’épidémiologiste Spector est franc. “C’est une bombe à retardement, un désastre, et nous y marchons.” Ajouté à Panorama, cela fait quatre lectures et un enterrement.

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Panorama a tracé des recherches sur les émulsifiants, les édulcorants tels que l’aspartame et un produit chimique, le PBA, qui s’échappe des récipients en plastique. Dans une rediffusion troublante de la saga du tabac, le programme a révélé que si les recherches indépendantes examinées par la Food Standards Agency (FSA) du gouvernement étaient extrêmement alarmantes, les preuves recueillies de l’autre côté étaient en quelque sorte financées par les entreprises elles-mêmes. Plus flagrant était que la moitié des membres professionnels du comité sur la toxicité, qui fournit des conseils à la FSA, avaient des liens passés ou présents avec des entreprises alimentaires conseil. Ce comité crucial n’avait apparemment pas préconisé l’interdiction de tout additif alimentaire en Grande-Bretagne au cours des 10 dernières années.

Le documentaire Panorama ne couvrait pas la question non moins controversée des gras trans, un ingrédient alimentaire désormais interdit par de nombreux pays, y compris par la Food and Drug Administration américaine, car «généralement pas reconnu comme sûr”. On estime que 90 000 Américains par an ont été épargnés d’une mort prématurée à la suite de cette interdiction. En 2010, le ministre britannique de la Santé de l’époque, Andrew Lansley, a refusé de les interdire. (Lui et son conseiller spécial, a-t-il été révélé par le Bureau du journalisme d’investigation, avaient travaillé pour des sociétés de relations publiques qui avait représenté l’industrie alimentaire.) Le plus proche d’un gouvernement britannique est venu à l’action sur l’alimentation est le modeste taxe sur les boissons sucrées introduit par le gouvernement de David Cameron en 2016.

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Aussi sceptique que l’on puisse être à l’égard de l’hystérie apocalyptique, négliger un échec aussi flagrant des soins préventifs semble insensé. Ce n’est pas une question d’état nounou. Cela revient plutôt à rendre la ceinture de sécurité volontaire ou à encourager le tabagisme dans les écoles. L’ultra-transformation – faire durer les aliments plus longtemps ou nourrir une envie de plus – augmente clairement le risque de maladie chronique. Santé le traitement en Grande-Bretagne est mis à rude épreuve. Pourtant, les plans d’action qui peuvent diminuer la pression, tout à fait en dehors d’éviter les maladies chroniques, sont handicapés par le gouvernement succombant à la persistance de groupes de pression égoïstes. Tous sont maintenant enhardis dans un environnement post-Brexit où les appels sont pour moins de réglementation.

Les résultats sanitaires de la Grande-Bretagne passent d’une honte nationale à un scandale. Ces études montrent que la faute – ce qui sépare la Grande-Bretagne de la plupart des systèmes comparables à l’étranger – n’est pas l’état de son service de santé mais plutôt l’état de son alimentation nationale. Si rien d’autre n’atteste ce point, c’est que le espérance de vie en bonne santé des personnes les plus pauvres d’Angleterre s’écarte plus nettement de celle des personnes plus riches que dans presque tous les grands pays de l’OCDE. Ainsi, aussi, diverge la consommation d’aliments ultra-transformés.

Il devrait y avoir une campagne de masse contre l’ultra-traitement. Des militants tels que Jamie Oliver et Henry Dimbleby crient dans ce désert depuis des années. Tant que cela continue, il n’y a aucun moyen d’améliorer la santé physique et mentale de la nation et aucun moyen de sauver le NHS.

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