Dakar, Sénégal — Le Ghana est devenu jeudi le premier pays à approuver un nouveau vaccin contre le paludisme pour les jeunes enfants, un vaccin qui, espèrent les responsables, offrira une meilleure protection contre la maladie qui tue des centaines de milliers de personnes chaque année.
Les résultats finaux des essais de stade avancé n’ont pas encore été publiés et le vaccin est en cours d’examen à l’Organisation mondiale de la santé. Les résultats préliminaires des premiers tests du nouveau vaccin, développé à l’Université d’Oxford, ont suggéré que le vaccin est beaucoup plus efficace que le seul vaccin contre le paludisme dont l’utilisation est désormais autorisée par l’OMS.
Les tests de stade avancé du vaccin sont toujours en cours au Burkina Faso, au Kenya, au Mali et en Tanzanie, avec des résultats attendus plus tard cette année.
Les résultats d’un essai antérieur publié l’année dernière ont montré que chez les enfants vaccinés au Burkina Faso, le vaccin était efficace jusqu’à 80% selon la quantité d’un ingrédient stimulant le système immunitaire inclus dans les injections.
L’OMS a déjà lancé un programme pilote du premier vaccin antipaludique autorisé au monde, mis à l’essai dans trois pays africains, dont le Ghana, le Kenya et le Malawi. Mais ce vaccin, vendu par GlaxoSmithKline sous le nom de Mosquirix, est efficace à environ 30 %.
Ce vaccin “sauve des vies” dans les trois pays pilotes et a été administré à plus de 1,4 million d’enfants, selon Tarik Jasarevic, porte-parole de l’OMS.
Jasarevic a déclaré que son groupe consultatif sur les vaccins contre le paludisme examinait les informations disponibles sur le nouveau vaccin mais attendait plus de données sur sa sécurité et son efficacité à partir des essais en cours. “Les premiers résultats semblent prometteurs”, a-t-il écrit dans un e-mail.
“Nous serions heureux d’avoir un deuxième vaccin antipaludique sûr et efficace et approuvé par l’OMS pour compléter le déploiement du premier vaccin antipaludique”, a-t-il déclaré.
On ne sait pas dans combien de temps le nouveau vaccin sera disponible. La Food and Drug Authority du Ghana a approuvé son utilisation pour les enfants âgés de 5 mois à 36 mois, le groupe le plus à risque de décès par paludisme, ont déclaré ses développeurs dans un communiqué.
Une fois que le nouveau vaccin d’Oxford sera utilisé, les responsables de la santé ghanéens pèseront le “pour et le contre avant de prendre une décision finale” sur lequel est le plus efficace, a déclaré Kwame Amponsa-Achiano, responsable du programme de vaccination du Ghana. Le Ghana utilise actuellement le vaccin approuvé par l’OMS.
Le nouveau vaccin peut être fabriqué à grande échelle et à un coût modeste, selon ses développeurs. Le Serum Institute of India affirme qu’il pourrait produire jusqu’à 100 millions de doses en fonction de la demande, qui dépendra à son tour de l’approbation de l’OMS.
La décision du Ghana d’approuver rapidement le vaccin a été bien accueillie par les responsables de la santé du continent.
“(Plus) nous attendrons (plus) nous aurons des milliers d’enfants qui mourront du paludisme”, a déclaré Halidou Tinto, un chercheur sur le paludisme qui dirige l’essai du vaccin au Burkina Faso.
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Les journalistes d’Associated Press Francis Kokutse à Accra, au Ghana, Aniruddha Ghosal à New Delhi et Jamey Keaten à Genève ont contribué.
