Éric Lapointe: pas n’importe quoi

Éric Lapointe: pas n’importe quoi

C’est un drôle de hasard. La même semaine, deux personnes qui ont été placées «au ban de la société», considérées en quelque sorte comme des parias, font leur retour.

Éric Lapointe lance son 16e album et donne un spectacle au Capitole à Québec.

Maripier Morin (qui a déjà commencé à la radio à WKND) voit son retour confirmé à la télé dans À cœur battant à Radio-Canada.

Preuve que ce ne sont pas les gérants d’estrade, ni la Police de la Morale ou les BPDLCWDP (Bien-pensants de la Clique Woke du Plateau) qui peuvent prédire combien de temps durera le purgatoire d’un artiste.

C’est vous, le public. Point final.

IL EST TEMPS QUE ÇA CHANGE

Dans son entrevue exclusive au JournalÉric Lapointe a confié à mon collègue Alexandre Caputo: «Choisir ce métier-là, c’est choisir la critique, choisir le jugement des autres et choisir l’insécurité. Mais je pense que j’ai encore ma place.»

Non seulement il a encore sa place, mais le public lui a réservé un accueil plus que chaleureux au Capitole. Des fans invétérés connaissaient même déjà par cœur les paroles des chansons de son nouvel album… sorti la veille!

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En mars 2022, quand une petite cabale sur le web avait remis en question la présence d’Éric Lapointe à un Festival de l’érable, j’avais écrit ceci: «Éric Lapointe a plaidé coupable en 2019 dans un dossier de voie de fait. Je ne veux pas minimiser ou banaliser les gestes posés par le rocker. Mais le procureur aux poursuites criminelles et pénales a, conjointement avec l’avocat de la défense, demandé une absolution conditionnelle. Et le juge a entériné leur suggestion commune. Lapointe n’a été condamné à aucune peine de prison! Et il faudrait que le “tribunal populaire” soit plus sévère avec Éric Lapointe que le tribunal officiel? Lapointe a fait face à la justice. Pourquoi lui infliger en plus une peine professionnelle?»

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Ça ne vous surprendra pas si je vous dis qu’un an et demi plus tard, mon opinion n’a pas changé d’un millimètre.

La semaine dernière, au restaurant, un homme se présente à moi: «Bonjour, je suis l’avocat de M. X (et il me nomme une personne connue qui a fait face à la justice). Je voulais vous remercier des nombreux textes où vous avez défendu la présomption d’innocence.»

Merci Maître. Mais dans une société de droit, ça devrait couler de source, comme le droit à une défense pleine et entière.

C’est comme si vous me remerciez de dire que l’eau est mouillée.

La question est plutôt: «Pourquoi ne sommes-nous pas plus nombreux à défendre ces principes?»

CHASSE AUX SORCIÈRES

Quant à Maripier Morin, c’est à la suite d’une entrevue de Fabienne Larouche à QUB radio que son destin télévisuel a changé.

En janvier 2021, à mon émission, la productrice avait déclaré au sujet de Morin: «Il y a un moment où la rédemption et l’expiation de la faute, il y a une limite. On ne va quand même pas la brûler sur un bûcher!»

Maripier a vu le texte du Journal résumant cette entrevue, elle a contacté Fabienne Larouche et le reste appartient à l’Histoire.

Combien d’artistes rongent leur frein en ce moment au Québec en attendant qu’on leur dise: «La chasse aux sorcières est terminée?

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