Les 10 meilleurs albums de jazz de 2023 | Musique

Les 10 meilleurs albums de jazz de 2023 |  Musique

10. Nikki Iles – Face à face

Depuis les années 1990, la pianiste et compositrice Nikki Iles est une accompagnatrice recherchée dotée d’une oreille d’anticipation sans faille, une compositrice harmoniquement innovante et une improvisatrice au piano dans la tradition classique du clavier de Bill Evans, John Taylor et Paul Bley. Face to Face la rejoint au sein de l’illustre NDR Bigband de Hambourg et d’une pléiade de formidables solistes, dont le saxophoniste britannique Nigel Hitchcock et l’exaltant guitariste Mike Walker. Les Misfits, exubérants et staccato, puis allègrement swingués, le brûlant Wild Oak et la composition de confinement primée par Ivor Novello d’Iles, The Caged Bird, sont les points forts d’un ensemble raffiné et attendu par un trésor national du jazz.

9. John Scofield – Groupe de l’oncle John

Le titre a peut-être une consonance nostalgique, mais John Scofield, 71 ans, ne se laisse pas aller aux réminiscences de fauteuil sur ce formidable double album. En fait, le titre fait référence à un morceau de Grateful Dead de 1970 – mais Uncle John’s Band est une réinvention pointue, ici et maintenant, de la pop classique, aux côtés d’originaux au swing dur qui résonnent avec le son blues-boppish de Scofield. L’ajout de l’ancien bassiste de Robert Glasper, Vicente Archer, à son groupe avec son partenaire de longue date à la batterie, Bill Stewart, a aiguisé le dynamisme des petits groupes de Scofield, comme le confirment un Mr Tambourine Man harmoniquement audacieux, le Budo latéral de Birth of the Cool et plusieurs originaux agiles et à la basse imprégnés de son lyrisme laconique.

8. Sissoko/Segal/Parisien/Peirani – Les Égarés

« Les Égarés » signifie « ceux qui s’égarent », ce qui décrit bien la collusion créative de quatre interprètes très différents : le maestro soprano-saxo français idiosyncrasique d’origine jazz Émile Parisien, le non-conformiste de la kora malienne Ballaké Sissoko, le violoncelliste improvisateur Vincent Segal et le virtuose de l’accordéon. Vincent Peirani. L’Orient Express de Joe Zawinul est la référence jazz la plus explicite, un accord d’accordéon captivant dans lequel le Parisien peut cajoler et murmurer. Son pont entre les mondes du début et de la modernité de Sidney Bechet et Ornette Coleman se mêle aux crochets de kora lyriques, aux poteaux d’accordéon agiles. -bop et des harmonies de violoncelle envoûtantes tout au long de cet ensemble surprenant et culturel.

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Captivating … Les Egarés

7. Angelika Niescier/Tomeka Reid/Savannah Harris – Au-delà des dragons

L’impact des tendances à prédominance afro-américaine dans les techniques d’improvisation post-bebop a commencé à la fin des années 50 et au début des années 60 avec la musique d’Ornette Coleman, John Coltrane, Cecil Taylor et d’autres, mais a rapidement trouvé son chemin vers l’Europe et des créateurs originaux comme Peter Brötzmann et Micha Mengelberg. Saxophoniste alto et soprano allemand d’origine polonaise Angélique Niescier appartient à la jeune génération européenne libérée par ces inspirations. Elle rejoint ici le formidable duo de violoncelle et de batterie de Tomeka Reid et Savannah Harris, voyageant dans des labyrinthes mélodiques complexes et tortueux, parfois à la manière d’Anthony Braxton, des poèmes symphoniques délicatement dérivant et des ascensions palpitantes vers des éruptions percussives. Lire la critique complète

6. Naïssam Jalal – Rituels de guérison

La flûtiste, chanteuse, improvisatrice et compositrice franco-syrienne Naïssam Jalal a créé l’un des mélanges les plus marquants de l’année de techniques de bois arabes, africaines, classiques et d’improvisation jazz avec Healing Rituals. C’est une aventure née d’une crise personnelle : elle a été hospitalisée lorsqu’elle a imaginé ces salutations à la nature qui, selon elle, l’ont ramenée à la santé. Son ouverture sur tous les genres est évidente dans son phrasé, son sens rythmique et ses interactions avec les improvisateurs. Jalal est ici attentivement accompagné au violoncelle, à la basse et aux percussions, et les pièces cinématographiques présentent des évocations tortueuses de vents capricieux ou de murmures, de l’eau cajolée au tambour à main sur les rochers, des chants d’oiseaux dans les forêts, des tempêtes évoquées de manière percussive. Lire la critique complète

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Naïssam Jalal.
Ode à la nature… Naissam Jalal. Photograph: Jérôme Prébois

5. Uriel Herman – Des yeux différents

Les sceptiques du jazz se plaignent parfois que le genre privilégie la technique au détriment de la soul, mais Different Eyes du jeune pianiste israélien Uriel Herman s’est avéré une réfutation particulièrement sincère. Son parcours personnel, toujours envoûtant, a uni les chansons et les sons de son enfance à Jérusalem aux musiques du Moyen-Orient au sens large, aux côtés de recueils de chansons américains et de classiques du jazz latin, d’aperçus de Chopin et de réinventions jazz-pop. Les points forts incluent une tendre berceuse Herman ; un récit solo de Luiza d’Antonio Carlos Jobim, tantôt réfléchi, tantôt véhément ; et Polly de Nirvana, qui passe d’un paysage de rêve à une danse folklorique. Le puissant sextet du pianiste est sur sa longueur d’onde.

4. Gretchen Parlato et Lionel Loueke – Penchez-vous

La longue relation entre la chanteuse américaine Gretchen Parlato et le guitariste/chanteur béninois (et fréquent acolyte de Herbie Hancock) Lionel Louéké est revisité sur Lean In – une liaison sublime capturée avec précision dans l’affirmation de Parlato selon laquelle jouer avec Loueke, c’est comme travailler avec quelqu’un « qui termine vos phrases musicales ». La moitié des morceaux sont des duos tandis que le reste comprend de la basse, de la batterie (le contrepoint percussionniste vedette de Parlato, l’énergisant Mark Guiliana) et des chœurs. Des échos classiques de la samba brésilienne, des grooves ouest-africains, le joyeux Akwê de Loueke évoquant le Bénin et une refonte audacieuse de Walking After You des Foo Fighters se retrouvent tous sur une tracklist décalée et surprenante. Lire la critique complète

3. Michael Blake/Chroma Nova – Danse du bonheur mystique

Dance of the Mystic Bliss peut paraître doux, mais il y a une musique musclée sur ce bel ensemble du talentueux saxophoniste et compositeur canadien Michael Blake – un artiste célèbre pour son association avant-rock avec les Lounge Lizards de John Lurie, qui a peut-être quelque chose à voir. avec sa marginalisation imméritée du courant dominant du jazz. Face à un trio dynamique de guitares/percussions brésiliennes, de violoncelle, de basse et du violoniste folk/psychédélique new-yorkais Skye Steele, Blake mélange des thèmes ornettish déclenchant des hoedowns de free-jazz, des crochets de guitare funky se tournant vers des crunchers d’accords hi-life ou bluesy et presque Duke. Brûleurs lents harmonisés Ellington. Lire la critique complète

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Michael Blake et Chroma Nova.
Musclés… Michael Blake & Chroma Nova

2. Marius Neset/London Sinfonietta – Geyser : Live au Royal Albert Hall

Lorsque Marius Neset est apparu pour la première fois vers 2010 alors qu’il était l’élève de Django Bates au Conservatoire de musique rythmique de Copenhague, les experts prédisaient une étoile montante du sax avec la puissance effrénée de Michael Brecker et la subtilité tonale de Jan Garbarek. Mais le vorace Neset s’est également plongé dans la composition classique contemporaine, comme le confirme sa remarquable liaison de huit ans avec le London Sinfonietta du Royaume-Uni. Ce spectacle du Royal Albert Hall encadre ses exultantes excursions d’improvisation dans des sons de cordes glaciales et des bois frémissants, déclenche des échanges d’appels et de réponses avec le vibraphoniste Jim Hart et le pianiste Ivo Neame, et lance les défis du rythme jazz de la Sinfonietta auxquels il relève de manière spectaculaire.

1. Tyshawn Sorey – Suite (Enregistrements Pi)

Tyshawn Sorey, le prolifique compositeur/improvisateur afro-américain et virtuose de la batterie, plusieurs fois primé, a traversé les obstacles de son évolution musicale unique au 21e siècle depuis qu’il a remporté la prestigieuse bourse MacArthur des États-Unis en 2017 – même les fermetures dues à la pandémie ne se sont pas arrêtées. sa production d’improvisation diffusée en direct et de nouvelles œuvres classiques contemporaines. Poursuivant, un superbe trio acoustique avec le pianiste Aaron Diehl et le bassiste Matt Brewer, a brillamment repris des classiques originaux de Wayne Shorter, Ahmad Jamal et d’autres avec une éloquence épurée qui réécrit le livre du jazz sur l’interprétation des chansons standard. Lire la critique complète

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