Bipin Rawat, le plus haut responsable militaire indien, décède dans un accident d’hélicoptère

L’armée de l’air indienne a déclaré avoir ouvert une enquête sur les causes de l’accident. Il y avait 14 passagers à bord et un responsable de l’armée de l’air blessé était soigné dans un hôpital militaire local, a indiqué l’armée de l’air.

« Les idées et les perspectives de M. Rawat sur les questions stratégiques étaient exceptionnelles. Son décès m’a profondément attristé », a tweeté M. Modi.

L’accident est survenu deux jours après que M. Modi a rencontré le président russe Vladimir Poutine à New Delhi, lorsque les deux dirigeants ont convenu d’étendre les liens de défense étroits de leurs pays, malgré la pression américaine sur l’Inde pour se sevrer des fournitures d’armes russes.

L’Inde possède une flotte d’hélicoptères de la série Mi-17 de fabrication russe qui sont fréquemment utilisés par les hauts gradés de l’armée et les responsables gouvernementaux pour se rendre sur des sites de défense.

“C’est l’un des hélicoptères les plus récents et les plus avancés en termes d’avionique dont dispose l’Inde”, a déclaré un responsable de l’armée de l’air.

L’hélicoptère Mi-17V-5 est conçu pour transporter du personnel et du fret, et pour larguer des forces d’assaut aérien tactique et détruire des cibles au sol, selon des informations publiées sur le site Internet de JSC Rosoboronexport, l’agence russe d’exportation de la défense.

Des séquences vidéo diffusées sur les chaînes de télévision locales ont montré des secouristes essayant d’éteindre le feu sur l’épave dans une zone boisée vallonnée. Au moment de l’accident, l’hélicoptère voyageait dans le Tamil Nadu d’une base aérienne de la ville de Sulur au Defence Services Staff College de la ville de Wellington.

M. Rawat a été nommé premier chef d’état-major de la défense de l’Inde fin 2019. Il a été chargé d’intégrer les trois services indiens : l’armée, la marine et l’armée de l’air. Il a joué un rôle central dans la modernisation des forces de défense indiennes et a dirigé le département des affaires militaires au ministère de la Défense.

Vétéran de la contre-insurrection, M. Rawat a servi pendant près de quatre décennies dans l’armée. Au cours de sa carrière décorée, il a commandé des forces sur certains des terrains les plus difficiles de l’Inde, y compris les commandements du nord et de l’est.

Il a supervisé une opération transfrontalière menée en 2015 par les forces spéciales indiennes au Myanmar pour éliminer les militants. M. Rawat a également joué un rôle dans les frappes de 2016 au cours desquelles l’armée indienne est entrée dans le Cachemire occupé par le Pakistan pour détruire ce que l’Inde a qualifié de cachettes terroristes.

La mort de M. Rawat supprime une figure centrale des plans militaires indiens pour contrer la Chine alors que les tensions montent entre les deux pays à leur frontière contestée, a déclaré Brahma Chellaney, professeur d’études stratégiques au groupe de réflexion basé à New Delhi, le Center for Policy Research. « A l’heure où règne une situation guerrière le long de la frontière himalayenne, il ne sera pas facile pour le Premier ministre Modi de combler le vide », a-t-il déclaré.

M. Rawat, s’exprimant lors d’un événement le mois dernier, a déclaré que la Chine était la plus grande menace pour la sécurité de l’Inde, beaucoup plus grande que le Pakistan. “Nous sommes bien préparés à toute mésaventure, s’ils devaient recommencer un incident semblable à celui de Galwan”, a-t-il déclaré, faisant référence à l’affrontement meurtrier entre les forces de sécurité indiennes et chinoises en juin de l’année dernière qui a fait 20 morts indiens et quatre soldats chinois.

L’ambassade des États-Unis à New Delhi a déclaré que M. Rawat était un partenaire solide des États-Unis, supervisant une expansion de la coopération de défense de l’Inde avec l’armée américaine. En septembre, il a passé cinq jours à voyager à travers les États-Unis dans le cadre d’une visite avec son homologue, le général Mark Milley.

Au cours des deux dernières décennies, l’Inde s’est rapprochée des États-Unis en termes d’achats de défense, mais elle continue de dépendre fortement des équipements de défense russes, notamment des chasseurs à réaction et des hélicoptères.

La Russie est restée le plus grand fournisseur d’armes de l’Inde en 2016-2020, mais sa part des importations d’armes indiennes est tombée à 49% contre 70% en 2011-2015, alors que Delhi augmentait ses achats en France et en Israël, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.

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