L’amour de Justin Trudeau pour les combustibles fossiles ne fera qu’aggraver les conditions météorologiques extrêmes au Canada | Tzeporah Berman

UNEprès avoir enregistré les températures les plus élevées du pays à 49,6 °C, la ville de Lytton, en Colombie-Britannique, au Canada, a pris feu. Les résidents ont eu quelques minutes pour fuir un « mur de feu » avec rien d’autre que les vêtements sur le dos. Comme les gens dans de nombreux autres endroits dans le monde aux prises avec des vagues de chaleur, des incendies, des sécheresses et d’étranges tempêtes extrêmes, les résidents de la Colombie-Britannique savent maintenant ce que c’est que de vivre dans un climat changeant sur une planète de plus en plus inhospitalière.

C’est l’impuissance que vous ressentez en tant que mère lorsque votre fils vomit à cause de l’épuisement dû à la chaleur. C’est la peur que vous ressentez lorsque votre nièce asthmatique a du mal à respirer à cause de la fumée dense des incendies de forêt. C’est la panique que vous ressentez lorsque vous savez que votre fils aîné est en train de planter des arbres dans le nord de la Colombie-Britannique et qu’il y a maintenant 180 incendies de forêt qui font rage dans toute la province, causés par un « temps de feu » sans précédent – ​​710 000 éclairs sur une période de 24 heures.

C’est aussi la colère que vous ressentez lorsque vous savez que notre gouvernement a totalement échoué à prendre les mesures nécessaires pour assurer notre sécurité. Les données les plus récentes, malgré les revendications de leadership climatique du gouvernement Trudeau, montrent que le Canada n’a fait aucun progrès dans la réduction des émissions. Les émissions du Canada sont plus élevées aujourd’hui qu’elles ne l’étaient en 1990 et le Canada a de moins bons résultats en matière de changement climatique que tout autre pays du G7.

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Alors pourquoi faisons-nous si mal face à cette urgence, dans un pays relativement riche avec une démocratie stable dans laquelle la majorité de la population non seulement croit au changement climatique mais soutient une action forte pour passer à une économie à faible émission de carbone ? La réponse réside en partie dans le niveau d’influence, de lobbying et de pouvoir des entreprises de combustibles fossiles dans les comités, conseils et commissions qui façonnent notre réponse à l’urgence climatique. Le renard regarde le poulailler.

Les grandes banques et caisses de retraite du Canada comptent parmi les plus grands financiers et investisseurs en combustibles fossiles au monde. Leur activation de l’industrie des combustibles fossiles entrave une action réelle sur le climat.

La distorsion du débat est si remarquable – non seulement au Canada mais à l’échelle internationale – que nous essayons encore d’une manière ou d’une autre de nous convaincre qu’il est acceptable de financer et de construire plus d’infrastructures de combustibles fossiles, d’oléoducs, de forage en mer et d’usines de GNL tout en parlant de s’engager à des émissions « net zéro ».

La politique climatique est compliquée. Nous savons que nous devons réinventer et réinventer la façon dont nous produisons des biens, comment nous chauffons et alimentons nos maisons et comment nous nous déplaçons dans le monde. Mais ce que les entreprises de combustibles fossiles s’efforcent de dissimuler et d’obscurcir, c’est que les émissions piégées dans notre atmosphère proviennent de trois produits : le pétrole, le gaz et le charbon. Aujourd’hui, nous avons la technologie pour remplacer la plupart des utilisations de ces produits – des véhicules électriques aux énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire au stockage de batteries à grande échelle. Mais au Canada, presque toutes les politiques proposées pour nous aider à nous éloigner de la production et de l’utilisation de combustibles fossiles ont été édulcorées, retardées ou abandonnées en raison du lobbying et de l’influence des sociétés pétrolières et gazières. Rien que ce mois-ci, alors que le gouvernement a annoncé de meilleurs objectifs pour atteindre les voitures et les camions à zéro émission, aucune loi ou règlement d’échappement n’a été proposé. Et dans la politique climatique, le diable est définitivement dans les détails.

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Je n’ai aucun doute qu’à la COP26, le Canada sera félicité pour ses nouveaux objectifs plus ambitieux et pour son prix national du carbone. Ces politiques sont celles qui, il y a plus d’une décennie, étaient considérées comme suffisantes. De même, il y a dix ans, le gaz naturel était considéré comme un « carburant de transition » et, avec la biomasse, on pensait qu’il était meilleur pour le climat que le charbon. Aujourd’hui, la science est claire que les deux exacerbent les changements climatiques, mais le Canada continue de subventionner la coupe à blanc de nos forêts pour les granulés de bois et la fracturation hydraulique pour le gaz naturel liquéfié. Face au cauchemar dans lequel nous vivons actuellement, ces politiques sont au mieux des pansements sur une plaie béante et au pire elles jettent du gaz sur le feu.

Il est temps que le gouvernement Trudeau change de cap. Comme l’a soutenu Seth Klein, auteur du livre brillant The Good War, notre gouvernement doit passer en mode d’urgence, commencer à dire la vérité et dépenser ce qu’il faut pour gagner. Pendant la pandémie, des milliards de dollars de dépenses de relance au Canada sont allés aux entreprises de combustibles fossiles. Dans le dernier budget, le Canada a dépensé pitoyablement peu pour le changement climatique tout en versant encore des milliards dans les oléoducs, le nettoyage du pétrole et la technologie de capture et de stockage du carbone que les compagnies pétrolières elles-mêmes devraient payer.

La pollution provenant de la production de pétrole et de gaz est la source d’émissions à la croissance la plus rapide au Canada, mais notre gouvernement n’a aucun plan pour mettre fin à l’industrie et assurer une transition juste pour les travailleurs et leurs familles. Nous ne pouvons pas faire face à l’urgence climatique si nous refusons d’affronter honnêtement les défis auxquels nous sommes confrontés et prétendons qu’il est acceptable de continuer à développer davantage le problème au lieu de nous concentrer sur les solutions.

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Ce que la science nous dit depuis des décennies et ce que nous pouvons maintenant voir dans la fumée à l’extérieur de nos fenêtres, c’est que chaque tonne de carbone que nous n’émettons pas sauvera des vies. Nous n’avons plus le temps de faire l’éloge des politiques d’hier, d’avoir dépensé des milliards de dollars des contribuables pour essayer de maintenir en vie une industrie en déclin qui nous tue littéralement. Si vous foncez vers une falaise, vous n’essayez pas seulement de ralentir un peu. Vous changez de direction.

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