Le Royaume-Uni place l’énergie nucléaire au cœur de sa stratégie de zéro émission nette

Les ministres britanniques placeront l’énergie nucléaire au cœur de la stratégie britannique visant à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050 dans des documents gouvernementaux attendus dès la semaine prochaine, ainsi que de nouveaux détails sur son modèle de financement.

Kwasi Kwarteng, secrétaire aux affaires, doit dévoiler dès lundi un document global sur la « Stratégie Net Zero », ainsi qu’une « Stratégie de chauffage et de construction » et une évaluation du Trésor du coût pour atteindre l’objectif 2050.

La stratégie principale sera fortement axée sur le programme nucléaire britannique, lent et attendu depuis longtemps. Les réacteurs existants du pays devraient être retirés d’ici 2035, avec la construction d’une seule grande centrale, Hinkley Point C, déjà en cours.

Vendredi, le Premier ministre Boris Johnson devait donner son feu vert aux documents de stratégie lors d’une « journée d’absence » du cabinet dans le West Country.

La création d’un modèle de « base d’actifs régulés » (RAB) sera la clé de la livraison d’un futur parc de grandes centrales nucléaires. Le modèle de financement RAB est déjà utilisé pour d’autres projets d’infrastructure, tels que le super égout Thames Tideway de Londres.

Dans le cadre de ce programme, les ménages seront facturés pour le coût de la centrale via une taxe sur l’énergie bien avant qu’elle ne commence à produire de l’électricité, ce qui pourrait prendre une décennie ou plus à partir du moment où la décision d’investissement finale est prise.

Le mécanisme est conçu pour encourager l’investissement des investisseurs institutionnels, tels que les fonds de pension, en garantissant des rendements stables dès le début. La législation sur le modèle RAB nucléaire sera publiée plus tard ce mois-ci.

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Cependant, les opposants au modèle soutiennent que les consommateurs pourraient être touchés par le dépassement des coûts de construction. Le service public français EDF prévoit d’utiliser un modèle RAB pour financer une nouvelle centrale de 3,2 gigawatts à Sizewell B dans le Suffolk, dans le sud-est de l’Angleterre.

Dans le nord du Pays de Galles, la société nucléaire américaine Westinghouse envisage de relancer les plans d’une centrale nucléaire à Wylfa qui a été abandonnée par le japonais Hitachi en 2019.

Les ministres soutiennent également les petits réacteurs modulaires (SMR) qui sont développés par un consortium dirigé par Rolls-Royce. Les partisans des SMR disent que ceux-ci pourraient être construits dans des usines et présenter des coûts et des risques inférieurs à ceux des grandes centrales atomiques.

Les SMR étaient également un élément clé du plan d’investissement de 30 milliards d’euros du président français Emmanuel Macron annoncé plus tôt cette semaine pour stimuler les industries vertes et de haute technologie de son pays.

Kwarteng a fixé un objectif de 2035 pour que le système électrique britannique atteigne une décarbonisation nette, en s’appuyant sur une combinaison d’énergie nucléaire, d’énergies renouvelables et de programmes de «captage et stockage du carbone» (CSC) attachés aux centrales électriques à gaz.

Les entreprises impliquées dans les programmes de CSC, dont BP, Drax Harbour Energy et Royal Dutch Shell, attendent une décision du gouvernement sur les projets qui seront développés en premier.

Le document devrait éviter l’idée controversée de demander au public de manger moins de viande, malgré l’empreinte carbone élevée de l’industrie bovine.

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La stratégie de chauffage et de construction, qui sera publiée parallèlement à l’examen plus large du zéro net, comprendra un nouvel objectif 2035 pour l’interdiction d’installer de nouvelles chaudières domestiques à gaz.

Le gouvernement élabore actuellement des plans pour subventionner les pompes électriques avec des subventions de 5 000 £ pour les pompes à chaleur aérothermiques et de 6 000 £ pour les pompes à chaleur géothermiques.

Le Trésor devrait également publier dans quelques jours un document final sur les coûts pour atteindre le zéro net, avant que Glasgow n’accueille les pourparlers mondiaux sur le climat COP26 à la fin du mois.

Son examen intérimaire Net Zero, publié en décembre, a averti que forcer les consommateurs à payer pour les émissions de carbone pourrait nuire plus durement aux familles à faible revenu, à moins que les ministres ne fournissent un soutien.

Le Trésor a proposé que les subventions pour les voitures électriques soient réduites de leurs 2 500 £ actuels par véhicule, une décision à laquelle s’opposent les départements des transports et des entreprises.

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