NEW YORK | C’est l’une des montées des marches les plus courues de la planète: le gala du Metropolitan Museum of Art à New York s’est lancé lundi soir avec un défilé extravagant de vedettes pour une soirée philanthropique, après deux éditions bouleversées par la pandémie.
Le «Met Gala 2022», au cœur de Manhattan, donne déjà lieu à un déferlement d’images de vedettes habillées par de grandes marques de la mode, dans des tenues chics, glamour, invraisemblables ou porteuses de messages politiques, sur les marches du Metropolitan Museum of Art (Met).
Code vestimentaire 2022 de cette fête parmi les plus sélectives de la planète? «Gilded glamour», des mots qui renvoient au «Gilded Age», l’âge d’or américain de la fin du 19e siècle.
La liste des centaines de vedettes de la mode, de la musique, du cinéma, de la politique ou du monde des entreprises – essentiellement américaines – a été gardée secrète jusqu’au dernier moment: on parle de Beyoncé, Billie Eilish, Justin Bieber, Olivia Rodrigo, Megan Thee Stallion et Stromae. Mais aussi Elon Musk, Hillary Clinton, Glenn Close et Camille Cottin.
La prêtresse Anna Wintour
La youtubeuse Emma Chamberlain est arrivée dans les premières dans une sublime robe Louis Vuitton, suivie par la grande prêtresse de l’événement, la rédactrice en chef de Vogue Anna Wintour, dans une robe Chanel.
C’est elle qui valide les invitations. Une formalité pour Rihanna, dont les admirateurs espèrent une apparition avec son ventre arrondi de future mère.
Même invité, le ticket coûte cher: 35 000 dollars pour une place au dîner, 200 000 à 300 000 dollars la table payée par un mécène, selon les chiffres non officiels de 2021. Soit un total de plus de 16 millions de dollars, d’après des estimations.
Pour l’édition 2021, déplacée en septembre pour cause de pandémie – après une annulation totale en 2020 -, le spectacle avait été assuré par Billie Eilish, transformée en Marilyn Monroe avec des cheveux blond platine et une robe à traîne couleur pêche Oscar de la Renta.
« IMPOSER LES RICHES »
L’égérie de la gauche américaine Alexandria Ocasio-Cortez avait également fait sensation avec sa robe ivoire, dessinée par la créatrice de Brooklyn Aurora James, barrée de lettres rouges pour former les mots «TAX THE RICH».
Dans la pure tradition philanthropique américaine, la soirée, qui a lieu le premier lundi de mai, est destinée à financer le département mode du Met (The Costume Institute) et coïncide avec sa grande exposition annuelle. Elle a été présentée lundi matin à la première dame des États-Unis, Jill Biden, qui y a vu «la célébration des designers et de la mode qui ont façonné la véritable identité de l’Amérique».
Place cette année à une «Anthologie de la mode» américaine, une rétrospective des 19e et 20e siècles d’une centaine de vêtements mis en valeur et revisités de manière originale par des réalisateurs et créateurs comme Sofia Coppola, Martin Scorsese ou Tom Ford.
Le gala a lieu alors que des journalistes et éditeurs de Vogue et d’autres titres du groupe Condé Nast (GQ, Vanity Fair, Glamour etc) ont lancé un mouvement pour créer un syndicat, ce qu’ils ont rappelé sur les réseaux sociaux avec un pastiche de couverture de Vogue : «Met Gala 2022 la plus longue nuit des travailleurs».
Excentricités
Sur les marches, toutes les excentricités sont possibles. En 2019, le chanteur et acteur Billy Porter était apparu en dieu du soleil, déployant des ailes dorées et portées par des hommes au torse musclé.
Mais qui égalera Lady Gaga et son strip-tease démarré dans une large robe fuchsia et achevé en lingerie noire, allongée sur les marches ?
Créé en 1948, le gala a longtemps été réservé à la très haute société new-yorkaise, mais Anna Wintour, qui l’a repris en main en 1995, l’a transformé en événement «people» adapté à l’ère des réseaux sociaux. Cette année, le titre de coprésident d’honneur a d’ailleurs été offert au patron d’Instagram, Adam Mosseri, aux côtés d’Anna Wintour et du styliste Tom Ford.
La soirée elle-même est coprésidée par un quatuor de vedettes : le couple d’acteurs Blake Lively et Ryan Reynolds, l’actrice oscarisée Regina King et le comédien et musicien Lin-Manuel Miranda, créateur du grand succès de Broadway, Hamilton, et auteur de plusieurs musiques chez Disney.
