Alors que l’Inde est confrontée à d’innombrables défis pour fournir des soins de santé à ses 1,44 milliard d’habitants, la maladie rénale apparaît comme une maladie avec laquelle il faut compter. La diversité de l’Inde, notamment en ce qui concerne le statut socio-économique, l’alphabétisation, les habitudes alimentaires, les croyances culturelles et l’accès aux soins de santé, sont autant de problèmes importants et complexes auxquels sont confrontés l’État et les gouvernements centraux. Un total de 2 200 spécialistes du rein, répartis de manière inégale, avec une majorité dans les quatre États (avancés) du sud et les villes métropolitaines, laisse un vide critique dans la fourniture de soins en temps opportun aux patients atteints d’insuffisance rénale.
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En 2019, l’insuffisance rénale chronique (IRC) était responsable de plus de 3,1 millions de décès, ce qui la classe au septième rang des causes de décès dans le monde. La mortalité mondiale attribuée à toutes les maladies rénales est estimée entre 5 et 11 millions par an, touchant particulièrement les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI). Ces pays sont touchés de manière disproportionnée par les lésions rénales aiguës et sont confrontés à des défis liés à un accès insuffisant au traitement de remplacement rénal, notamment à la transplantation et à la dialyse.
Respecter le traitement
Le problème brûlant réside dans le fait que les personnes souffrant d’hypertension artérielle, de diabète et de maladies cardiaques ne respectent pas le traitement et ne font pas de suivi une fois le diagnostic posé, ce qui entraîne le plus souvent des complications. Il est donc important à ce stade de diffuser le message de prévention ; en plus d’aborder et d’évaluer périodiquement l’état de la maladie pour le succès des stratégies de gestion.
La maladie rénale chronique d’origine inconnue (CKDu), affectant principalement la communauté agricole et de pêche dans différentes zones géographiques et les travailleurs des salines, appelle des recherches supplémentaires. La prédisposition génétique à la maladie rénale n’est pas apparente chez la majorité des Indiens car elle est différente des groupes ethniques caucasiens, africains, chinois et japonais. Un forum distinct à cet effet devrait être constitué et un diagnostic accompagné de stratégies de gestion devrait être mis en œuvre.
Des milliers de coureurs ont participé à une course aux reins pour promouvoir la sensibilisation à la santé rénale lors de la Journée mondiale du rein à Hyderabad le 10 mars. | Crédit photo : Nagara Gopal
En tant que communauté rénale, à la Tanker Foundation, nous prenons conscience que les programmes axés sur la détection précoce peuvent identifier un grand nombre de patients atteints de maladies rénales non diagnostiquées, avec des interventions minimales et rentables. Nous avons un impératif moral et éthique de plaider en faveur de la mise en œuvre de tels programmes. Comment pouvons-nous transmettre notre message de prévention à l’échelle mondiale ? L’ignorance des maladies rénales constitue le plus grand défi auquel nous sommes confrontés. Des enquêtes ont montré que moins de 5 % de la population sait où se trouvent les reins dans le corps. Cette ignorance se traduit par une réticence à se faire soigner à temps, conduisant finalement à une mort évitable.
Les stratégies de gestion des maladies non transmissibles telles que le diabète et l’hypertension comprennent le conseil, la nutrition, la thérapie médicale et les médicaments. Les nouveaux médicaments destinés à ralentir la progression de la maladie rénale diabétique sont disponibles en Inde et commercialisés par de nombreuses sociétés pharmaceutiques. Ces médicaments sont appelés inhibiteurs du SGLT2 comme la dapagliflozine, la canagliflozine, l’enpagliflozine qui protègent également le cœur. Le blocage du SRAA est une modalité de traitement efficace avec le telmisartan, le losartan et l’olmésartan. L’introduction d’un nouveau médicament, la Finerénone, qui est un antagoniste des récepteurs minéralocorticoïdes, est utile pour ralentir la progression des maladies rénales et cardiaques.
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Contrôle efficace de la tension artérielle avec différents groupes de médicaments pour <130/80MMHg is a very useful measure to slow down kidney disease progression and heart failure and stroke. Also exercise and appropriate food intake to reduce weight (measured as body mass index >22,9 kg/m2). L’utilisation d’autres médicaments et la consommation continue d’anti-inflammatoires non stéroïdiens comme analgésiques et inhibiteurs de la pompe à protons tels que le pantoprazole pendant plus de 3 mois ne sont pas recommandées, sauf en cas d’absolue nécessité. Il existe une tendance à acheter sans ordonnance les médicaments mentionnés ci-dessus, ce qui devrait être découragé. Les personnes qui travaillent sous une chaleur directe en plein air devraient réduire leur exposition au soleil en été et consommer du sel et des liquides pour éviter la déshydratation et donc les lésions rénales.
Appareils portables
Les petits appareils portables estiment la créatinine sérique à l’aide d’une goutte de sang en 40 secondes. En déployant ces outils dans la communauté, les visites dans les hôpitaux et les laboratoires franchisés peuvent être évitées. L’utilisation de cet outil dans les quelque 30 000 centres de soins de santé primaires en Inde renforcera la détection des maladies rénales et leur prise en charge grâce à des protocoles simples. Même si les médicaments sont fournis gratuitement dans les établissements publics, leur coût et leur approvisionnement continuent d’avoir un effet dissuasif sur les personnes les plus pauvres. « L’équité en matière de soins rénaux » est donc un slogan approprié pour la JMJ 2024 (Journée mondiale du rein). Il servira à sensibiliser le public au traitement des maladies rénales causées par les MNT.
Masomi Nangaku, président de la Société internationale de néphrologie, et Latha Kumaraswami, président de la Fédération internationale des fondations rénales – World Kidney Alliance, les deux organisations qui dirigent la campagne de la Journée mondiale du rein, soulignent que surmonter les obstacles à une pratique optimale des médicaments pose des défis à multiples facettes. : notamment les fardeaux économiques, l’accès limité à des traitements abordables, les lacunes dans les connaissances sur les maladies, l’attention insuffisante portée à la prévention et au diagnostic précoce, les défis liés à l’observance des médicaments, les lacunes des politiques mondiales, la pénurie de professionnels de soins primaires et l’impact néfaste de la désinformation des patients. « Il est essentiel de résoudre ces problèmes pour garantir un accès équitable et promouvoir une culture de gestion des médicaments bien informée et efficace », ont-ils déclaré.
La première Journée mondiale du rein a eu lieu le 9 mars 2006 et a été célébrée dans 45 pays. Les événements organisés pour commémorer cette journée comprennent des marches, des marathons, des spectacles de rue animés par des enfants, des adultes et des célébrités, des programmes de projection, des séminaires éducatifs et des interviews avec les médias. Les kits d’outils mis à la disposition des néphrologues, des organisations rénales et de toutes les autres organisations affiliées contiennent des suggestions d’événements, des affiches et des communiqués de presse dans différentes langues. Les gens devraient être encouragés à demander : « Vos reins vont-ils bien ? »
Le Slogan de la Journée mondiale du rein en 2024 est « Promouvoir un accès équitable aux soins et une pratique optimale des médicaments ». Dans le cadre de cette mission, la communauté rénale du monde entier, notamment les médecins, les scientifiques, les infirmières, les patients, les autres prestataires de soins de santé, les administrateurs, les experts en politique de santé, les représentants du gouvernement, les organisations et fondations locales, régionales et nationales dans le domaine rénal, devraient être à l’avant-garde pour diffuser le message. Tout le monde doit défendre ouvertement les patients afin d’assurer l’équité en matière de soins rénaux pour tous. L’épidémie de diabète, d’hypertension, de maladies cardiaques, d’obésité, le manque d’exercice, l’utilisation de médicaments alternatifs et le manque de connaissances et de suivi des personnes ayant déjà eu une maladie rénale ou des antécédents familiaux de maladie rénale sont autant de facteurs favorisant la maladie rénale et sa progression.
Le message de la Journée mondiale du rein est le suivant : les maladies rénales sont courantes, nocives et traitables. La plateforme du ministère de la Santé du Tamil Nadu pour fournir – Makkalaï Thedi Maruthuvam – est une excellente initiative pour la détection des maladies non transmissibles (MNT) et transmissibles telles que la tuberculose et d’autres infections chroniques qui peuvent avoir un impact sur les fonctions rénales.
Avec toutes ces initiatives, l’avenir s’annonce prometteur pour les patients atteints d’insuffisance rénale en Inde. Le WKD accélérera certainement la base de connaissances chaque année et aidera les gens ordinaires à se mettre en forme.
(Le Dr Georgi Abraham est administrateur fondateur de la Fondation TANKER et néphrologue consultant et médecin de transplantation, hôpital MGM de Chennai. Latha A. Kumaraswami est administrateur directeur de la Fondation TANKER et président de la Fédération internationale des fondations rénales – Alliance mondiale du rein. )
