Les procureurs turcs demandent des peines de prison pour les manifestants anti-gouvernementaux | dinde

Les procureurs turcs réclament des peines de prison pour 97 personnes pour avoir participé à l’un des plus grands mouvements de protestation antigouvernementaux du pays depuis des années, déclenchée par la nomination par l’État d’un nouveau recteur à la plus prestigieuse université d’Istanbul en janvier.

La question est devenue un catalyseur inattendu pour que les jeunes turcs expriment leurs frustrations face à la répression du président, Recep Tayyip Erdoğan, contre les libertés civiles et à l’incapacité du gouvernement à maîtriser la crise économique. Des affrontements sporadiques avec la police ont duré des semaines au début de 2021.

Un acte d’accusation publié mardi a déclaré que les procureurs cherchaient entre six mois à trois ans de prison pour 97 suspects qui ont violé une interdiction de rassemblement public liée à la pandémie et “ont refusé de se disperser malgré les avertissements”, selon l’agence de presse officielle Anadolu. Aucune date n’a été fixée pour la première audience.

Les étudiants et le personnel de l’université de Boğaziçi ont commencé des rassemblements sur le campus à partir du 4 janvier au sujet de l’installation de Melih Bulu, un homme d’affaires qui était autrefois candidat au parlement du parti au pouvoir pour la justice et le développement (AKP). La décision a été dénoncée comme antidémocratique par les universitaires et largement interprétée comme une tentative du gouvernement d’infiltrer l’une des dernières institutions turques de gauche.

Les manifestations se sont propagées dans les rues d’Istanbul et d’autres grandes villes avec le soutien des opposants au gouvernement et des partisans des droits LGBT plus larges après que le président ait accusé les manifestants d’être des «terroristes» et des «jeunes LGBT» travaillant contre les «valeurs nationales et spirituelles» de la Turquie.

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Au moins 560 personnes avaient été arrêtées – la grande majorité d’entre elles étaient des étudiants – et 24 placées en résidence surveillée début février, selon les médias locaux.

L’acte d’accusation de cette semaine faisait référence à une manifestation du 1er février à Istanbul au cours de laquelle plusieurs groupes ont défié les avertissements de la police pour se rassembler devant la porte verrouillée de l’université. Au total, 108 personnes ont été arrêtées ce jour-là, selon l’Agence-France Presse.

Les violents affrontements entre les manifestants et la police ont marqué l’une des plus grandes manifestations de troubles civils en Turquie depuis le mouvement Gezi Park de 2013. Les critiques affirment que le monopole d’Erdoğan sur le pouvoir s’est intensifié depuis une tentative de coup d’État en 2016. Au cours des cinq dernières années, des milliers d’universitaires, d’avocats, de journalistes, de fonctionnaires et de militaires ont été arrêtés ou détenus pour des liens présumés de «terrorisme».

La jeunesse sous-employée et désillusionnée de Turquie représente un énorme défi politique pour l’AKP, qui est au pouvoir depuis près de 20 ans.

Environ 5 millions de jeunes auront le droit de voter pour la première fois lors des prochaines élections générales, prévues en 2023 – un changement démographique qui pourrait avoir d’énormes implications en raison de la diminution des marges de vote du parti au pouvoir.

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