La prochaine élection sera une élection sur le changement climatique – parce qu’ils le sont tous désormais

La prochaine élection sera une élection sur le changement climatique – parce qu’ils le sont tous désormais

Pressé lundi par les journalistes d’expliquer ce qu’un gouvernement conservateur ferait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada et lutter contre les changements climatiques, Pierre Poilievre a encore une fois hésité.

“Notre programme électoral traitera de toutes ces questions”, a-t-il déclaré.

Le fait est que Poilievre semble déjà plutôt impatient d’avoir des élections. Le chef conservateur demandé le Premier ministre de considérer le vote de lundi sur un Motion conservatrice être une question de confiance. Et il déclare maintenant que les prochaines élections seront des « élections pour une taxe sur le carbone ».

En fait, nous en avons déjà eu quelques-uns. En fait, chaque campagne fédérale depuis 2008 a présenté des propositions de tarification du carbone émanant de plusieurs partis, y compris le Parti conservateur en 2008 et en 2021. Lors des deux dernières élections, le parti qui a remporté le plus de sièges – les libéraux – était celui qui a réellement remporté le plus de sièges. avait mis en place une taxe nationale sur le carbone.

Que la taxe sur le carbone du gouvernement libéral — et la dernière vague de consternation suscitée par cette politique — soit présente lors des prochaines élections, quand elles auront lieu, est une prédiction sûre. Mais il serait plus juste de dire que les prochaines élections seront celles sur le changement climatique.

Chaque élection est désormais une élection sur le changement climatique, que les politiciens en campagne veuillent le reconnaître ou non.

Mais il n’y a également aucune raison (au-delà considérations politiques partisanes) d’avoir attendu d’avoir un véritable débat sur la réponse du Canada aux changements climatiques jusqu’à ce que les élections soient prononcées.

Le dernier rapport du commissaire à l’environnement sur le programme climatique du gouvernement libéral, publié mardi, constitue un bon point de départ pour ce débat. En fait, la simple existence de l’examen du commissaire est due aux mécanismes de rapport intégrés dans le Loi sur la responsabilité en matière de carboneutralité adoptée en 2021 – une loi gouvernementale contre laquelle les conservateurs ont voté.

En soulignant que le gouvernement n’est pas sur la bonne voie pour atteindre d’ici 2030 la réduction promise de 40 pour cent des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 2005, le commissaire ne faisait que répéter ce que le le gouvernement lui-même l’a reconnu en décembre dernier. Mais derrière ce simple fait, le débat sur la politique climatique devient beaucoup plus intéressant.

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Selon les estimations du gouvernement, le Canada devrait être en mesure de réduire ses émissions de 34 pour cent d’ici 2030. Ce ne serait pas une mince affaire. En fait, ce serait suffisant pour atteindre l’objectif initial du Canada pour 2030, fixé pour la première fois par le gouvernement conservateur de Stephen Harper en 2015.

Mais le gouvernement libéral a décidé d’adopter un objectif plus ambitieux il y a deux ans. C’est cet objectif que poursuivent désormais le premier ministre Justin Trudeau et ses ministres.

Le long et le court du défi des émissions du Canada

Il est encore possible de constater des progrès significatifs. UN projection du gouvernement préparé en 2016, moins d’un an après l’arrivée au pouvoir du gouvernement Trudeau, estimait que sans politiques supplémentaires, les émissions du Canada en 2030 totaliseraient 815 mégatonnes, ce qui équivaut à une augmentation de 9 pour cent par rapport aux niveaux de 2005. La dernière projection du gouvernement est que les émissions pourraient être aussi faibles que 491 Mt en 2030.

Lorsqu’une environnementaliste de longue date — Catherine Abreu, qui est également membre du groupe consultatif du gouvernement sur la carboneutralité — a fait remarquer lors d’une conférence à Ottawa cette semaine que la politique climatique au Canada a connu une « révolution » au cours des sept dernières années, elle avait de solides raisons de le dire.

Mais la mesure précise de cette révolution et les chances du Canada d’atteindre cet objectif de 2030 dépendent désormais en grande partie de la mise en œuvre réelle de politiques qui ont jusqu’à présent seulement été promises ou proposées.

Projections de l’Institut indépendant pour le climat supportez-le. Si l’on considère uniquement les politiques qui ont été pleinement mises en œuvre, l’Institut constate que le Canada est en passe de manquer son objectif de 2030 de 137 Mt. Lorsque tous les engagements politiques du gouvernement libéral sont ajoutés au modèle, l’écart est réduit à seulement 15 Mt. Le mont.

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Selon le commissaire à l’environnement, le gouvernement fédéral suit en interne les progrès réalisés dans pas moins de 115 politiques liées au climat. Mais les « retards » dans la mise en œuvre de certaines des politiques les plus importantes mettent en danger les chances du Canada d’atteindre cet objectif de 2030.

Une borne de recharge rapide CC fabriquée par Sumitomo Electric à Fully Charged Live, une exposition sur les véhicules électriques (VE), les énergies renouvelables et propres et la mobilité urbaine, à Vancouver, en Colombie-Britannique, le 8 septembre 2023. (LA PRESSE CANADIENNE/Darryl Dyck)

Le gouvernement espère publier dans les mois à venir des réglementations définitives sur les objectifs obligatoires de vente de véhicules zéro émission et un projet de réglementation sur les émissions de méthane de l’industrie pétrolière et gazière. Un « cadre » pour un plafonnement des émissions de pétrole et de gaz est attendu avant la fin de l’année. Une version finale de la réglementation sur l’électricité propre pourrait arriver l’année prochaine. (Toutes ces politiques ont été lancées pour la première fois en 2021.)

Le gouvernement doit également finaliser les crédits d’impôt pour les investissements dans les technologies propres, l’électricité, l’hydrogène et le captage du carbone. Ces incitatifs ont été annoncés pour la première fois dans le budget du printemps et consultation sur leur conception finale ont été lancés en juin. Mais même le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, semble impatient de les mettre en service.

“Ils étaient destinés à être une réponse compétitive à la loi sur la réduction de l’inflation aux États-Unis. Ces crédits d’impôt aux États-Unis existent et sont disponibles maintenant depuis plus d’un an”, a déclaré Wilkinson lors de la conférence annuelle du Climate Institute cette semaine. “Nous devons en finir avec cela afin que les entreprises puissent réellement prendre des décisions d’investissement.”

Comment les calculs climatiques des conservateurs s’additionneront-ils ?

Les rouages ​​des politiques publiques tournent souvent lentement (du moins en dehors d’une pandémie). Mais si les libéraux veulent accomplir quelque chose dans les mois qui restent avant les prochaines élections, il ne leur reste peut-être rien de plus important, sur le plan pratique et politique, sur leur liste de choses à faire que cet ensemble de politiques.

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Chaque nouvelle politique mise en œuvre présente également un autre choix pour Poilievre, qui devra vraisemblablement décider dans quelle mesure il peut se permettre de s’opposer au programme climatique libéral. Il s’oppose déjà à la taxe carbone à la consommation et à la réglementation sur les carburants propres. Il s’est montré évasif lorsqu’on lui a demandé cette semaine s’il laisserait de côté le prix du carbone industriel.

REGARDER : Pierre Poilievre s’engagera-t-il à respecter les objectifs d’émissions de Paris ?

Pierre Poilievre s’engagera-t-il à parvenir à l’Accord de Paris ?

Vidéo en vedetteLe chef conservateur Pierre Poilievre répond aux questions des journalistes sur ses objectifs d’émissions. L’Accord de Paris de 2016, signé par le Canada, engage les pays à œuvrer pour limiter le réchauffement au seuil critique de 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels.

Ces questions ne sont pas seulement politiques : elles sont mathématiques. Le gouvernement fédéral estime que le prix du carbone contribuera à un tiers des réductions d’émissions projetées au Canada d’ici 2030. La réglementation sur les carburants propres devrait réduire les émissions de 27 Mt en 2030.

Ainsi, même s’ils ont fustigé le gouvernement cette semaine pour ne pas être sur la bonne voie pour atteindre son objectif d’émissions, l’approche des conservateurs jusqu’à présent semble éloigner encore plus le pays de cet objectif – du moins jusqu’à ce que Poilievre dise ce qu’il ferait pour remplacer l’objectif. politiques climatiques qu’il veut abroger.

En attendant, les conservateurs peuvent tenter de compenser en poursuivant leurs attaques contre la crédibilité du gouvernement libéral. Et les libéraux peuvent tenter de renforcer leur propre cause en donnant suite à leurs intentions déclarées.

Puis, à un moment donné, il y aura de nouvelles élections qui détermineront une fois de plus l’orientation future de la politique climatique du Canada.

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2023-11-11 09:00:00

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