Comment une étude sur les « lunettes de bière » pourrait conduire à des conclusions qui donnent à réfléchir

Nous, les humains, avons une relation mixte avec l’alcool. D’une part, cela nous aide à nous détendre après une journée stressante et à nous sentir plus à l’aise dans les situations sociales. Mais Usage excessif peut avoir un impact sur votre santé, augmentant le risque de comportements dangereux, de blessures, de violence et de maladie.

Aujourd’hui, les chercheurs affirment que pour freiner ces effets négatifs, il faut commencer par mieux comprendre l’attrait de l’alcool. Prenez une étude récente sur les effets de l’alcool sur les pulsions sexuelles des hommes.

Selon l’étude, quelques verres ne vous donnent pas des « lunettes à bière » qui rendent les autres plus désirables. Mais être ivre peut vous rendre plus désireux d’approcher un inconnu attirant.

Une découverte amusante ? Peut être. Mais cela soulève également des questions sur l’abus d’alcool.

“Bien que ces résultats puissent paraître émouvants, nous espérons qu’ils contribueront à un objectif plus sérieux, à savoir mieux comprendre pourquoi certaines personnes sont particulièrement sensibles aux effets sociaux séduisants de l’alcool”, a déclaré Michael Sayette, PhD, professeur de psychologie, co-auteur de l’étude. à l’Université de Pittsburgh, où l’étude a été menée.

Pour le étudedans le Journal d’études sur l’alcool et les drogues, des étudiants dans un cadre décontracté ont évalué des images d’hommes ou de femmes en fonction de leur orientation sexuelle. Ils l’ont fait deux fois – lorsqu’ils étaient ivres de vodka et lorsqu’ils étaient sobres.

Résultat : les hommes avec un buzz (concentration moyenne d’alcool dans l’haleine de 0,07) n’ont pas évalué les images plus haut que les hommes sobres. Mais lorsqu’on a dit aux hommes qu’ils pourraient rencontrer les personnes qu’ils estimaient très bien, ils étaient 1,71 fois plus susceptibles de vouloir rencontrer leurs choix préférés lorsqu’ils buvaient plutôt que lorsqu’ils étaient sobres.

Cette confiance renforcée par la vodka pourrait s’expliquer par quelques facteurs, a déclaré l’auteur de l’étude Molly Bowdring, PhD, chercheuse postdoctorale à l’Université de Stanford. “Boire de l’alcool pourrait inciter les gens à être plus sociaux, ou ils pourraient même anticiper avant de boire qu’ils seront plus performants sexuellement lorsqu’ils seront ivres”, a déclaré Bowdring.

L’alcool peut également réduire l’anxiété liée au rejet, a-t-elle déclaré. “L’alcool peut limiter la rumination à ce sujet, la pensée que « Oh, cette interaction pourrait mal se passer » ou « Je ne pourrai peut-être pas communiquer comme je le souhaite » », a déclaré Bowdring.

Dans l’étude, les psychologues ont demandé à 18 paires de bons amis (pour une ambiance de bar) de boire de la vodka et canneberge boissons avant de noter les images. Les hommes pouvaient discuter mais pas discuter de leurs notes.

On avait dit aux hommes qu’après avoir évalué les images, ils seraient en mesure de sélectionner les quatre meilleures avec lesquelles ils pourraient potentiellement interagir dans une étude future. (Cette rencontre n’a jamais été censée être réelle.) À une autre occasion, les mêmes couples d’hommes sont entrés dans le laboratoire et ont évalué des images tout en buvant des boissons aux canneberges sans alcool, à titre de point de comparaison.

Il n’y a bien sûr rien de mal à avoir confiance en soi. Mais lorsque vous apprenez à compter sur des shots de bière ou de tequila pour avoir du courage – surtout, peut-être, si cette confiance se traduit par des relations sexuelles – cela pourrait déclencher ou aggraver l’abus d’alcool, a déclaré Sayette.

Un problème qui donne à réfléchir

L’abus d’alcool a de graves conséquences sur la santé. Selon une étude australienne présenté Lors de la Conférence européenne de médecine d’urgence à Barcelone mardi, les patients qui se sont rendus aux urgences pour des raisons liées à l’alcool sont revenus 44 % plus de fois au cours des 10 années suivantes et avaient 138 % plus de risques de mourir au cours des 20 prochaines années que les patients dont les maladies ou les blessures n’étaient pas causées par l’alcool.

Autre recherche a constaté que les décès liés à l’alcool aux États-Unis ont considérablement augmenté entre 2007 et 2020. En 2021, ils ont de nouveau bondi, pour atteindre 108 791 décès liés à l’alcool. C’est plus que le nombre de surdoses de drogue des opioïdes, méthamphétamineet cocaïne combinées.

Pour beaucoup de 29,5 millions d’Américains avec trouble lié à la consommation d’alcool, un manque de confiance en soi pourrait être à l’origine du problème. “La majorité de ceux qui souffrent de graves consommation d’alcool Nous avons ce « désespoir acquis » », a déclaré Daniel Farmer, DO, directeur médical du Centre de médecine pour l’espoir et la guérison de l’Université de Virginie occidentale. »[They’ve] ont eu une vie dans laquelle leur perception s’est déformée au point qu’ils ont le sentiment que rien ne peut changer pour le mieux.

Programmes en douze étapes, thérapie de groupe et Entrevue motivationnelle, une technique de conseil dans laquelle le thérapeute essaie de vous motiver à rester sobre, tous visent à reconstruire la confiance en soi du patient et sa volonté d’améliorer sa vie, a déclaré Farmer.

Quant aux « lunettes à bière », la petite étude de Pitt ne prouve pas qu’il s’agisse d’un mythe. Les hommes de l’étude ont bu moins de deux boissons alcoolisées au cours de l’expérience. La plupart des personnes qui boivent cette quantité “ne participent pas à des comportements à risque” ou perdent leurs inhibitions au point d’en désirer une autre à un “niveau supérieur”, a déclaré Farmer.

Lorsque Bowdring et Sayette analysèrent 16 études antérieures sur le sujet, ils ont identifié une association faible mais statistiquement significative entre l’ivresse et l’attirance sexuelle envers une autre personne. “Je ne suis pas prêt à dire qu’à cette dose, l’alcool n’affecte pas l’attractivité physique perçue, mais simplement que nous ne l’avons pas observé dans cette étude”, a déclaré Sayette.

Sayette a déclaré qu’elle espérait que l’étude démontrerait l’importance d’étudier l’attraction physique dans des contextes qui imitent la vie réelle. De futures études plus vastes pourraient inclure des volontaires qui boivent tous ensemble dans une pièce, ou même mener la recherche dans un bar et interroger les clients.

Tout cela fait partie d’un effort visant à découvrir les habitudes et les comportements qui peuvent conduire à des problèmes d’alcool. “Si nous pouvons aider les gens à comprendre ce qu’ils retirent de leur consommation d’alcool, ils pourraient être en mesure d’atteindre leurs objectifs sociaux sans alcool, qu’il s’agisse de créer des liens sociaux, d’améliorer leur humeur ou leur intimité”, a déclaré Bowdring.

Sources

Michael Sayette, PhD, professeur de psychologie, Université de Pittsburgh.

Molly Bowdring, PhD, chercheuse postdoctorale, Université de Stanford, Palo Alto, Californie.

Daniel Farmer, DO, directeur médical, Centre de médecine pour l’espoir et la guérison de l’Université de Virginie occidentale, Morgantown, Virginie-Occidentale.