Augmentation alarmante des fautes scientifiques enregistrée en Inde | Données

Augmentation alarmante des fautes scientifiques enregistrée en Inde |  Données

L’Inde semble suivre les traces de la Chine, mais elle pourrait plutôt bénéficier de celle du Japon. | Crédit photo : Dragos Condrea

Graphique 1(a) | Le graphique montre le nombre de publications au fil du temps pour cinq pays. L’Inde est récemment devenue le troisième producteur mondial d’articles scientifiques

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En apparence, la recherche indienne n’a jamais été aussi bonne. L’Inde est récemment devenue le troisième producteur mondial d’articles scientifiques (Graphique 1(a)), une réalisation notable pour la cinquième économie mondiale.

Graphique 1(b) | Le graphique montre le nombre de rétractations au fil du temps pour cinq pays. Les graphiques sont multi-échelles : Chine (X20), Inde (X5) et États-Unis (X5).

Mais derrière le barrage de documents de recherche se cache une statistique révélatrice qui devrait inquiéter considérablement le monde universitaire indien : le nombre de rétractations (Graphique 1(b)). Les articles publiés sont retirés lorsqu’ils contiennent des erreurs, et les rétractations les suppriment de la littérature scientifique. Dans de nombreux cas, les documents sont également retirés lorsqu’il s’avère qu’ils contiennent des données ou des allégations résultant d’une mauvaise conduite. Historiquement, une très petite fraction des fautes scientifiques a été détectée.

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En tant que telles, les rétractations ne sont que la pointe de l’iceberg des fautes professionnelles. La base de données Retraction Watch répertorie 109 raisons pour lesquelles des articles ont été rétractés. Pour simplifier, les raisons peuvent être regroupées en trois catégories : les raisons graves (constituant une atteinte grave à l’intégrité académique et scientifique), y compris les poursuites pénales, les canulars et le plagiat ; mauvaise conduite (dans laquelle l’auteur s’est sciemment livré à une mauvaise conduite), y compris les procédures civiles, les conflits d’intérêts et la manipulation des résultats à l’aide de contenu généré par ordinateur ; et les erreurs (erreurs dans l’article, qui peuvent également indiquer une publication précipitée), y compris des problèmes/erreurs dans les données, les images, les résultats, etc., nécessitant une correction.

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Les données montrent que le nombre de rétractations en Inde a considérablement augmenté entre 2020 et 2022, principalement pour mauvaise conduite. En tant que telle, l’Inde semble suivre les traces de la Chine, mais elle pourrait plutôt bénéficier de celle du Japon.

Graphique 1(c) | Le graphique montre la qualité des publications mesurée par le rapport publications/rétractations.

Pour comprendre les effets d’une production de recherche plus élevée sur le nombre de rétractations, considérons le rapport entre la première et la seconde. En tant qu’indicateur de qualité (Graphique 1(c)), cela indique une baisse alarmante dans le pays – presque divisée par deux.

Graphique 2 | Le graphique montre les rétractations par domaines en Inde.

Quant aux domaines de rétractations (Graphique 2), l’ingénierie représente près de 48 % de tous les cas, contre 36 % en 2017-2019, tandis que les sciences humaines ont augmenté de 567 %.

La science elle-même semble relativement épargnée par ce phénomène. Il est difficile de déterminer les principales raisons de cette hausse étant donné le nombre de facteurs en jeu, même si l’opinion de la communauté des chercheurs elle-même pourrait nous donner quelques indications.

Graphique 3 | Le graphique montre les résultats d’une petite enquête menée par India Research Watchdog auprès de 364 personnes interrogées.

Un peu plus de la moitié pensent que les paramètres de classement des universités sont à l’origine de cette hausse. Un autre 35 % l’attribuent à des chercheurs peu éthiques, tandis que 10 % soulignent le peu de mesures prises lorsqu’une allégation est signalée ou lorsqu’un délinquant est « attrapé ». Il existe également d’autres facteurs, notamment l’obligation pour les doctorants de publier des articles (un changement institué en 2017), ce qui oblige ceux qui ne peuvent pas le faire à recourir à des publications de mauvaise qualité, et la prolifération de revues prédatrices.

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Bien qu’une enquête plus approfondie soit nécessaire, cette augmentation soudaine n’est pas, comme certains l’ont prétendu, un artefact de la période COVID-19 pour deux raisons : un tel effet n’a été observé dans aucun autre pays et le nombre d’articles publiés/téléchargés pendant la pandémie n’a été que légèrement plus élevé, alors que le nombre de rétractations a été multiplié par 2,5.

Ces données devraient constituer un appel urgent à l’action pour examiner les mauvaises pratiques de recherche dans le monde universitaire indien. Cela affecte la recherche et l’enseignement. Si nous n’y regardons pas de plus près maintenant, nous gaspillerons notre énorme potentiel en produisant de fausses recherches.

Achal Agrawal est le fondateur de India Research Watchdog

[email protected]

Source : Les données relatives aux rétractations proviennent de la base de données Retraction Watch et les données de publication proviennent de Scimago.

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