DETROIT – Les constructeurs automobiles dépensent des milliards de dollars pour développer des voitures et des camions basés sur des logiciels qui leur permettront de vendre aux conducteurs de nouveaux services et d’offrir des fonctionnalités téléchargeables dans le but de rattraper Tesla.
Le dernier à rejoindre cette course est Stellantis, la société formée cette année par la fusion de Fiat Chrysler et du constructeur automobile français Peugeot.
Stellantis a déclaré mardi qu’elle prévoyait de dépenser 30 milliards d’euros (34 milliards de dollars) jusqu’en 2025 pour développer de nouveaux véhicules basés sur des logiciels qui permettront à l’entreprise de vendre des services de divertissement, de navigation et d’autres services d’abonnement aux acheteurs de ses voitures et camions.
“Les véhicules changent et font désormais partie de la vie numérique du client”, a déclaré Carlos Tavares, directeur général de l’entreprise, lors d’une conférence de presse dans un centre de réunion à Detroit qui servait autrefois de petite usine d’assemblage Chrysler. “Stellantis est en pleine exécution sur sa stratégie logicielle.”
Beaucoup de ses concurrents s’orientent déjà dans cette direction. General Motors travaille de la même manière sur les véhicules électriques, la conduite autonome et les services logiciels sur lesquels il compte pour environ doubler son chiffre d’affaires annuel à environ 280 milliards de dollars d’ici 2030. Ford Motor a récemment embauché un ancien cadre d’Apple et de Tesla, Doug Field, pour conduire son propre stratégie logicielle.
D’ici quelques années, Stellantis espère être en mesure d’offrir de nouvelles fonctionnalités « à la demande » que les clients pourront acheter pour mettre à niveau leurs véhicules, comme un système de conduite mains libres, de meilleures performances ou une meilleure maniabilité. Il espère également vendre des services de communication pour permettre aux conducteurs et aux passagers de gérer davantage de tâches professionnelles sur la route.
La stratégie logicielle s’inscrit dans un effort plus large visant à produire des véhicules électriques et autonomes. Stellantis travaille avec BMW pour développer une technologie de conduite mains libres et avec Waymo, une unité de la société mère de Google, sur les véhicules autonomes. Mardi, il a déclaré qu’il travaillait également avec Foxconn, la société de fabrication sous contrat la plus connue pour l’assemblage de l’iPhone d’Apple, pour développer les puces informatiques dont elle aura besoin pour ses nouveaux véhicules logiciels.
Stellantis vise à disposer d’un groupe de logiciels interne de 4 500 développeurs d’ici 2024, dont 1 000 ingénieurs qui travaillent déjà pour lui.
Les dirigeants ont prédit que ces services généreraient 4 milliards d’euros de revenus supplémentaires d’ici 2026 et environ 20 milliards d’euros de revenus d’ici 2030.
M. Tavares a créé Stellantis en acquérant une collection de 14 marques automobiles dont Fiat, Jeep, Dodge, Chrysler, Opel, Alfa Romeo et Maserati.
« Nous sommes en train de devenir une entreprise de technologie », a-t-il déclaré. « Le logiciel va magnifier nos 14 marques fortes. »
