Les procès fiscaux de Boris Johnson – –

Les procès fiscaux de Boris Johnson – –

Rapport éditorial du Journal : Le meilleur et le pire de la semaine de Kim Strassel, Jason Riley et Dan Henninger. Images : -/Getty Images/Reuters/Zuma Press Composite : Mark Kelly

Les députés conservateurs n’ont pas réussi à évincer Boris Johnson la semaine dernière, mais ils ont certainement fait peur au Premier ministre avec un vote de défiance serré. Un bon signe est que M. Johnson dit qu’il veut maintenant se concentrer sur l’économie, et les réductions d’impôts sont de retour à l’ordre du jour.

La politique fiscale a été l’une des plus grosses gaffes de M. Johnson. Son erreur de signature a été une augmentation de 2,5 points de pourcentage de la taxe sur les salaires pour financer le National Health Service, qui est entrée en vigueur en avril alors que les factures d’énergie des ménages ont augmenté de 54%. Le mois dernier, M. Johnson a adopté une proposition du Parti travailliste pour une taxe sur les bénéfices exceptionnels des sociétés énergétiques.

Le chancelier Rishi Sunak avait déjà annoncé une augmentation du taux d’imposition des bénéfices des sociétés à 25% contre 19% sur plusieurs années. M. Sunak a également imposé un gel de cinq ans sur les seuils des tranches d’imposition sur le revenu des particuliers, entraînant une forte augmentation de l’impôt alors que l’inflation pousse les revenus nominaux dans des tranches plus élevées.

Tous ces éléments augmenteront les recettes publiques de 2 % du PIB. C’est autant que l’ancien Premier ministre travailliste Tony Blair a augmenté les impôts sur l’ensemble de son mandat de 10 ans, selon l’Institute for Fiscal Studies, un groupe de réflexion. Le fardeau fiscal de la Grande-Bretagne, mesuré par les recettes en proportion du PIB, est en passe d’être le plus élevé en 50 ans d’ici le milieu de la décennie. M. Johnson a admis jeudi que c’était trop élevé, mais attend de dire aux électeurs ce qu’il fera, s’il y a lieu.

Tout cela détruit la fortune politique de M. Johnson. Les conservateurs craignent d’avoir perdu leur réputation de réduction des impôts, un élément central de leur argumentaire de vente aux électeurs. Et toutes ces taxes nuisent à l’économie. Le gouvernement a du mal à stimuler les investissements des entreprises qui stimuleraient la productivité et augmenteraient les salaires réels. La confiance des consommateurs s’affaiblit alors que les impôts grignotent des budgets ravagés par l’inflation.

Si la réforme fiscale est enfin de retour à l’ordre du jour, la question est de savoir comment le faire. La préférence des conservateurs a été pour des allégements fiscaux ciblés et à court terme qui ne modifient pas les incitations à travailler ou à investir. Cela comprend des aides pour les factures d’énergie, une remise unique sur les taxes foncières locales et une «super déduction» temporaire qui permet aux entreprises de déduire 130% d’un investissement en capital des impôts, mais seulement pendant deux ans.

La Grande-Bretagne a besoin d’une réforme fiscale favorable à la croissance et qui touche la plupart des électeurs. L’annulation de la hausse des taux d’entreprise serait un bon début, ainsi qu’une nouvelle provision permanente pour les dépenses d’investissement des entreprises. Le soi-disant taux d’entreprise – une taxe sur les locaux qui punit les investissements pour améliorer les installations – réclame également une refonte.

Sur le plan personnel, M. Sunak peut renverser la taxe inflationniste en indexant les tranches. L’augmentation des charges sociales mérite d’être ravagée. Et il y a place pour des réformes plus profondes. L’épargne-retraite supérieure à l’allocation viagère non imposable de 1 073 100 £ peut désormais être soumise à un taux d’imposition punitif allant jusqu’à 55 %, en particulier si un retraité a encore un solde important à 75 ans. Cela encourage les travailleurs âgés à prendre leur retraite plus tôt et à retirer leurs pensions plutôt que de travailler plus longtemps et de continuer à épargner et à investir, ce qui peut également contribuer à la pénurie de main-d’œuvre en Grande-Bretagne.

Le fiasco de la politique économique des conservateurs mérite d’être marqué au-delà de la Grande-Bretagne, car d’autres conservateurs du monde entier ont commis des erreurs similaires. Certains républicains aux États-Unis ont craqué pour les crédits d’impôt et autres trucs qui sonnent bien mais ne font rien pour la croissance et que les électeurs oublient vite. Vous vous souvenez de l’époque où l’expansion du crédit d’impôt pour enfants de Joe Biden était censée être un gagnant économique et politique ?

Les aides fiscales ciblées de M. Johnson n’ont rien fait pour compenser ses augmentations d’impôts permanentes plus importantes qui ont été un perdant spectaculaire pour l’économie britannique et les conservateurs. Les partis de droite qui ignorent l’offre de l’économie finissent par être perdants.

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Paru dans l’édition imprimée du 13 juin 2022.

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