Débat : L’équipe iranienne de football : fierté nationale ou pion du régime ?

Débat : L’équipe iranienne de football : fierté nationale ou pion du régime ?

Le football, ou football, est le sport le plus apprécié d’Iran, captivant des millions de personnes depuis les ruelles locales jusqu’aux stades internationaux, et il a pris des dimensions politiques aiguës.

Au milieu des tensions croissantes entre le gouvernement et la population, le football est devenu un champ de bataille pour des conflits idéologiques. Au cœur du conflit se trouve la question : l’équipe représentant l’Iran est-elle véritablement l’équipe nationale, ou simplement un outil du régime ? Des deux côtés du débat, une myriade de factions offrent des perspectives diverses. Ces conflits sont absents dans des sports moins importants comme le water-polo, le badminton et le ski, où ni le gouvernement ni le peuple ne s’y intéressent de manière significative, ce qui les rend à l’abri de toute exploitation politique.

La convergence du mouvement « Femmes, Vie, Liberté » avec la Coupe du Monde 2022 au Qatar a catapulté cette lutte dans les rues, incitant certains à se rallier derrière les équipes adverses – certains ont même applaudi l’équipe américaine après la défaite de l’Iran dans leur match. Lors de cet affrontement, plusieurs jeunes ont été victimes de la brutalité du régime, comme Mehran Sammmak à Bandar Anzali. Même si les Jeux asiatiques de 2024 ont vu moins d’activisme de rue, le conflit fait rage à travers les médias sociaux et les canaux traditionnels.

Les joueurs iraniens et qataris s’affrontent après leur demi-finale à Doha, Qatar, le 7 février 2024. L’Iran a perdu le match 3-2.

Arguments des deux camps :

“L’escouade du régime”

Ceux qui qualifient l’équipe existante d’équipe du régime citent plusieurs facteurs. Le plus important est le penchant du régime pour l’anti-méritocratie et le contrôle idéologique, même dans le sport. Sous l’emprise totalitaire du régime islamiste, aucun domaine de la vie n’échappe à l’intervention du gouvernement. Le régime accorde des privilèges spéciaux aux footballeurs, notamment des importations de produits de luxe en franchise de droits et des salaires généreux garantis par l’État. Ces avantages servent de carottes idéologiques, motivant les joueurs à faire écho à la rhétorique du régime, comme en témoigne l’exemple de Qala Noui. gratitude d’après-match à l’intervention divine après une victoire.

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En outre, la machine de propagande du régime fonctionne à plein régime dans le football, allant de la participation orchestrée des spectateurs aux déclarations grandioses des hauts responsables après la victoire. Le régime associe les succès du football aux réalisations nationales, glorifiant les rencontres des joueurs avec des officiels de haut rang et les comblant de distinctions. L’obsession du régime pour le statut de célébrité s’étend au football, positionnant les joueurs comme des icônes nationales.

De plus, les footballeurs sont soumis à une surveillance constante, chaque mot et chaque action étant scrutés. Leur les familles ne sont pas épargnées par les intimidations, renforçant l’emprise du régime sur la personnalité publique des joueurs. Malgré les attentes de solidarité avec la population, les footballeurs restent attachés au discours du régime, perpétuant son programme quel que soit l’issue des matchs.

Les gens s’attendent à ce qu’une équipe nationale les accompagne dans leurs joies et leurs peines, ce que l’équipe de football actuelle ne parvient pas à faire aux yeux de nombreux Iraniens, qui leur tournent le dos.

Les joueurs iraniens posent pour une photo de groupe d’équipe avant leur dernier match de la Coupe d’Asie de l’AFC à Doha, au Qatar, le 7 février 2024.

Équipe nationale

À l’inverse, les partisans de l’équipe comme de l’équipe nationale proposent un récit contrasté. Ils soutiennent que de nombreux acteurs sont des professionnels basés en Europe, sélectionnés sur la base de leur mérite plutôt que de leur allégeance politique. Même si le régime peut exploiter les joueurs à des fins de propagande, il ne définit pas leur allégeance. Certains joueurs ont manifesté leur dissidencesoutenant les manifestations passées comme le Mouvement vert de 2009, indiquant leur indépendance par rapport aux récits du régime.

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Cependant, le problème ne réside pas dans la solidarité de quelques joueurs avec les manifestants, mais dans l’attitude de l’équipe dans son ensemble.

Les victoires de l’équipe suscitent une liesse nationale, transcendant les affiliations au régime. Malgré des interactions forcées avec des personnalités du régime, les joueurs ne se font aucune illusion sur leur rôle de symboles de fierté nationale. Leur mandat n’est pas de défendre la dissidence mais de représenter la nation sur la scène mondiale.

L’absence d’enquêtes complètes complique l’attribution de l’opinion du public ou des attitudes exactes des membres de l’équipe. Néanmoins, des témoignages vérifiables soulignent le gouffre entre le contrôle du régime et l’opinion publique, démontrant que les deux sentiments existent au sein de la population.

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